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Grand Angle

Yémen : Amnesty accuse la coalition arabe de « crimes de guerre »

Amnesty International estime, dans un rapport, que les frappes aériennes de la coalition arabe, dont fait partie le Maroc, au Yémen visent essentiellement des civils. L’ONG plaide pour l’ouverture d’une enquête indépendante sur ce qu’elle qualifie de «crimes de guerre».

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Amnesty International accuse la coalition arabe, menée par l’Arabie Saoudite et à laquelle participe le Maroc depuis le 26 mars, de «crimes de guerre» au Yémen. L’ONG dénonce, dans un rapport, «le mépris flagrant pour la vie des civils dont fait preuve la coalition militaire conduite par l'Arabie Saoudite, qui a désigné comme cibles militaires, en violation du droit international, les villes de Saada (le bastion des rebelles Houthis chiites, ndlr) et de Marran, où vivent des dizaines de milliers de civils». 

Ce constat est appuyé par une enquête réalisée par une équipe d’AI «sur au moins quatre frappes aériennes». Des «maisons ont été touchées à plusieurs reprises, ce qui indique qu'elles ont été délibérément prises pour cibles alors qu'aucun élément ne prouvait qu'elles étaient utilisées à des fins militaires». 

Une enquête internationale s’impose, selon AI

AI est convaincu de détenir «de nouvelles preuves de frappes aériennes illégales, menées par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, dont certaines constituent des crimes de guerre». Elle demande ainsi aux Etats-Unis de cesser ses livraisons d’armes aux forces de la coalition arabe engagées dans la guerre au Yémen.

L’ONG affirme que les raids aériens arabes «ont causé le plus grand nombre de victimes parmi la population civile». La ville de Saada a été la plus touchée par ces frappes avec 59 enfants tués dans des frappes aérienne entre mai et juillet 2015, précise AI. Le rapport d’Amnesty déplore la passivité des Nations Unies et l’indifférence du reste du monde «face à la souffrance des civils yéménite», otages du conflit entre les Houthis soutenus par les forces de l’ancien président déchu, le sunnite Ali Abdellah Saleh et l’Iran, et les Saoudiens.

Les initiatives du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève visant à ouvrir une enquête indépendante et internationale sur le conflit ont tourné court. Du coup, AI plaide pour l’ouverture d’une enquête indépendante. Le rapport d’AI a cependant évité de mentionner les «dérapages» qu’auraient commis l’autre camp, hostile à la coalition arabe conduite par l’Arabie Saoudite. Elle n’a d’ailleurs pas envoyé d’équipes au sud du Yémen pour enquêter sur les ravages des frappes aérienne de l’aviation d’Ali Abdellah Saleh, le grand allié des Houthis, à Aden.

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