La position de la Suède vis-à-vis du Sahara était au cœur d’une réunion tenue aujourd’hui entre le chef du gouvernement et les représentants de huit partis politiques (majorité et opposition). Rabat souhaite relancer sa «diplomatie parlementaire» à destination du pays scandinave où les polisariens ont une nette longueur d’avance sur les Marocains.
Un lobbying du Polisario qui va crescendo. Le 15 octobre le parlement suédois accueillera, à l’initiative du parti socialiste et ses alliés les Verts, une conférence sur «les 40 ans de colonisation du Sahara occidental». La présidente de la CODESA, Aminatou Haidar, sera d'ailleurs de la partie. Par ailleurs, il est prévu que la session d’automne du parlement de Stockholm examinera une proposition de loi, déposée par des députés de la majorité, appelant le gouvernement à reconnaitre la «RASD». Son adoption ne devrait guère poser de problème.
Une réaction marocaine tardive
En octobre 2014, soit un mois après la victoire des socialistes aux législatives du 14 septembre, le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, avait appelé les sénateurs et les députés à constituer dans les plus brefs délais une délégation en vue de prendre contact avec les parlementaires suédois, et notamment les plus modérés d’entre eux. L’alerte faisait état de «pressions» sur l’exécutif du premier ministre Stefan Löfven, chef de file des sociaux-démocrates, de la part de ses partenaires de gauche, pour une reconnaissance de la «RASD». Aucune suite n’a semble-t-il été donnée à l’appel de Mezouar.
Un an plus tard, c’est le retour à un contexte qui prévalait il y a presque trois ans lorsque le parlement avait voté à une majorité écrasante une résolution reconnaissant la «RASD» que le gouvernement de droite de l’époque n’avait pas cautionné. Celui désormais dirigé par les sociaux-démocrates prendra-t-il la même décision ?
Sur le papier Rabat a encore du temps pour persuader Stockholm de maintenir inchangée sa position sur le Sahara occidental. Ce n’est pas une mission impossible pour la diplomatie des hommes du Palais. Preuve en est le précédent d’avril 2013 au Conseil de sécurité avec l’administration Obama sur le même dossier. Au niveau des partis politiques, leur discrétion sur ce délicat dossier laisse planer le doute quant à leur capacité à accompagner la diplomatie officielle.