Le clan de Hamid Chabat se dresse vent debout contre le ministre de l’Intérieur. Il se mobilise ainsi pour défendre son secrétaire général, accusé par Mohamed Hassad d’avoir fait chanter l’Etat.
Dans une répartition des rôles soigneusement élaborée entre ses partisans, Chabat a chargé, hier, le bureau de la jeunesse istiqlalienne d’attaquer frontalement le ministre. Ne faisant pas dans la dentelle, les jeunes du parti, encore fidèles à Chabat, ont vivement dénoncé «les méthodes odieuses visant à porter atteinte à la crédibilité de l’action politique et partisane».
L’organisation s’en est violemment prise à Mohamed Hassad, l’appelant à apporter des preuves à ses «allégations» et de «cesser de vouloir contrôler les partis politiques» par «une déclaration mensongère». La jeunesse istiqlalienne affirme que «le refus du ministre de communiquer avec transparence (sur cet incident) et d’apporter des preuves à ses déclarations» devrait se traduire par «sa démission ou son limogeage immédiat».
Le quotidien Al Alam prend le relais
Dans son édition du jour, le quotidien Al Alam, dirigé par le député Abdellah Bekkali, considéré comme un fidèle de Chabat, a consacré un édito très acerbe aux accusations de Hassad. «En tant que technocrate parachuté lors du premier remaniement ministériel du gouvernement de M. Abdelilah Benkirane pour endosser un habit sur mesure et jouer un rôle plus grand que lui, il (Hassad) n’aurait pas dû mettre son nez dans la politique».
Le journal revient sur le passé du ministre de l’Intérieur, notamment ses passages de wali de Marrakech et Tanger, pour rapidement conclure à l’existence de «plusieurs zones d’ombres». Au passage l’éditorialiste n’hésite pas à l’accuser d’être à l’origine d’ «irrégularités» ou de les «avoir couvertes».
Après les deux sorties de la jeunesse de l’Istiqlal et d’Al Alam, le ministre de l’Intérieur se doit de répliquer. Deux voies s’offre à lui : réagir par un communiqué ou porter plainte pour propos diffamatoires à son égard, notamment de la part d’Al Alam. Il faut dire que jamais un ministre de l'Intérieur n'a été publiquement traité de la sorte.