La SNCF a été reconnue coupable de «discrimination dans l’exécution du contrat de travail» et «dans les droits à la retraite» envers 832 cheminots marocains, ce lundi 21 septembre, par le Conseil de Prud’hommes, rapporte l’AFP
Selon l’avocate des cheminots marocains, Clélie de Lesquen, ce jugement concerne neuf dossiers sur dix et la SNCF a été condamnée à verser des dommages et intérêts d’une moyenne de 200 000 euros. La fourchette s’étalerait entre «150 000 et 230 000 euros», d’après les précisions d’un enseignant marocain proche des chibanis, Abdelkader Bendali.
«Très belles décisions»
Ce verdict est l’aboutissement d’un long combat acharné mené par les cheminots marocains. Tout est parti d’un groupe de 89 salariés marocains qui avait déposé une plainte contre la SNCF en mars 2010 pour réclamer «la reconstitution de leur carrière et l'alignement de leurs retraites sur celles des Français embauchés aux mêmes postes». Quelques mois plus tard, d’autres employés et retraités marocains avaient décidé de rejoindre le mouvement pour réclamer leurs droits à la société française. Le Conseil de prud'hommes de Paris s’est alors retrouvé à examiner la plainte de 360 cheminots marocains en décembre 2010.
Leur hargne a donné du courage à de nombreux autres cheminots, si bien qu’en 2013, ils étaient plus de 800 réclamer le rétablissement de leurs droits. Tous espéraient fortement obtenir gain de cause, comme le confiait encore à Yabiladi en mars dernier, l’un d'eux. Une espérance qui se faisait pressante d’autant plus que la justice tardait à rendre son verdict. Et même si les 832 cheminots marocains n’ont pas obtenus la totalité des 400 000 euros de dédommagement réclamés au départ, leur avocate a salué de «très belles décisions» de la part de la justice.