Cinquante imams français seront formés chaque année au Maroc. Ils devront s’ajouter à la liste des religieux qui étudient à l’Institut Mohammed VI de formation des imams, morchidines et morchidates, inauguré par le souverain en mars dernier à Rabat. C’est d'ailleurs le plus important accord signé hier à Tanger, à l’occasion de la visite du président François Hollande au Royaume.
La déclaration conjointe paraphée par le ministre des Affaires islamiques, Ahmed Taoufiq, et le chef de la diplomatie française Laurent Fabius ambitionne de promouvoir un «islam du juste milieu» conforme aux «valeurs d'ouverture et de tolérance» et «pleinement ancré dans les valeurs de la République et de la laïcité».
La Belgique sur les traces de la France ?
Contrairement à leurs homologues africains déjà présents au Royaume, les imams français de retour chez eux recevront des cours de droit comparé, sociologie, la maîtrise de la langue française et sur la laïcité avant leurs arrivées au Maroc.
La conclusion de cet accord pourrait inciter la Belgique à faire de même. En mars dernier son vice-ministre des Affaires Etrangères, Didier Reynders, en visite à Rabat, s’était dit intéressé par l'expérience marocaine dans le domaine de la formation des imams et souhaite en tirer profit. «Nous avons dans des pays comme la Belgique un manque d'attention pour la formation des prédicateurs et des imams, un domaine où le Maroc a une bonne expérience», avait-il déclaré à la presse, soulignant que son pays pourrait «se tourner vers un partenariat en matière de formation des imams».
Bien entendu la signature de l’accord maroco-français a été accueillie avec satisfaction par les associations religieuses de sensibilité marocaine. C’est le cas de l’Union des mosquées de France, présidée par Mohamed Moussaoui, qui émet le vœu dans un communiqué que «cette coopération entre la France et le Maroc» puisse «répondre aux besoins immédiats en matière de formation d'imams et d'aumôniers et préparer par la même occasion les futurs enseignants des structures de formation à créer sur le territoire français».
La formation des imams français sera totalement prise en charge par le Royaume.