Les banques marocaines en bonne santé, les filiales des banques étrangères en difficulté

Malgré le ralentissement de l’activité bancaire au Maroc, les banques nationales affichent globalement une bonne santé financière. Le groupe BMCE qui vient de présenter ses résultats du 1er semestre 2015, comptabilise un résultat net part groupe de 1,1 milliard de dirhams soit une hausse de 18%. D’un autre côté la BMCE, première institution financière privée d'Afrique du Nord à émettre des obligations sur les marchés internationaux de capitaux, doit 64% de ses bénéfices à son activité au Maroc, 28% à ses filiales africaines et 8% seulement à l’Europe. Le résultat net consolidé du groupe de Othmane Benjelloun s’établit à 5,9 milliards de dirhams soit 8% de plus que l’année dernière pour la même période, selon Reuters

Attijariwafa Bank affiche de son côté un bilan consolidé de 403,7 milliards de DH, en léger recul de 0,8% par rapport à la même période. En dépit des 18,5% de baisse des activités de marché, le groupe dirigé par Mohamed Kettani peut se targuer d’afficher un produit net bancaire de l’ordre de 9,8 milliards DH. L’augmentation de 5,4% des charges d’exploitation et le recul de 25,9% du coût des risques ont permis d’apprécier de 3,3% le résultat net consolidé du groupe AWB qui s’établit à 2,8 milliards. Au terme des 6 premiers mois de l’année 2015, AWB qui enregistre 7,6 millions de clients, affiche un résultat net part du groupe de 2,3 milliards soit une hausse de 2,2%.

Dans le trio des grandes banques marocaines, la Banque Centrale Populaire continue d'afficher des résultats positifs. Le bilan semestriel fait apparaître un produit net bancaire de 7,7 milliards qui a marqué une hausse de 3,4%. Les 431 000 nouveaux comptes portent à 5 millions le nombre total de clients pour la BCP qui détient désormais une part de marché de 26,7%. Affichant 236,2 milliards DH de dépôts, en hausse à 3%, les créances sur la clientèle se chiffrent quant à elles à 208,5 milliards soit une hausse de 1,2%. Enfin, la BCP améliore de 9,3% son résultat net part du groupe qui se chiffre à 1,2 milliard de dirhams.

Tassement du marché marocain 

En contraste, l’observation des résultats des filiales de banques étrangères établies au Maroc fait ressortir des difficultés à maintenir de bons résultats dans un marché bancaire saturé. Une saturation du marché que les banques marocaines ont anticipé par l’acquisition de parts dans des banques africaines nationales ou par l’implantation de filiales dans les pays africains. A titre d'exemple, le groupe Crédit du Maroc affiche un résultat semestriel en baisse de 54% soit 82 millions de dirhams. La BMCI de son côté a vu son résultat net consolidé part du groupe se déprécier de 13,9% à 221 millions de dirhams