Au lendemain de l’annonce des résultats des communales du 4 septembre, des citoyens se sont rendu compte que leurs élus ont tout simplement «disparu». A Taza et Guelmim des «avis de recherche» sont même lancés pour trouver respectivement huit et deux élus. C’est une manière nouvelle pour dénoncer une pratique courante dans certaines régions du royaume.
Avec le «retrait» du ministère de l’Intérieur des tractations pour les présidences des conseils municipaux, l’argent est devenu, dans certains cas, la clé pour faire et défaire une majorité. Souvent, des notables candidats «enferment» des gagnants aux scrutins locaux dans des hôtels ou dans des villas loin de leurs circonscriptions électorales. Au Sahara certains riches de la province «offrent» même à leurs «fidèles» des séjours à Las Palmas.
Eviter les revirements
C’est une concentration semblable à celles effectuées par les équipes sportives afin d’éloigner les joueurs de la pression des médias et des supporters. Mais dans l’autre cas, la manœuvre est destinée essentiellement à préserver leurs fragiles majorités des incursions de leurs adversaires politiques jusqu’au jour du vote.
Cette opération nécessite la mise en place de tout une logistique. A commencer par des réservations des chambres d'hôtels et parfois même de suites pour quelques influents élus, des locations de voitures pour les déplacements, un programme de divertissement et sans oublier le paiement des factures de shopping des «invités» du futur président. En fin de compte, la facture s’avère très salée pour les prétendants à la présidence de communes. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Ces pratiques se font au vu et au su des autorités locales qui n’interviennent pas. Une neutralité passive qui bénéficie aux notables face à des candidats moins gâtés au niveau de moyens financiers. La loi du plus fort, ou plutôt du plus riche.