France : Nabil Ayouch et Loubna Abidar primés pour Much Loved

Oui j'ai vu le film .
Oui j'en suis sortie triste.
Oui ce qu'on voit c'est la réalité de la misère affective, de la misère sexuelle et de la misère économique qui conduisent ces femmes et ces hommes à de tels extrémités.
Cependant, il y a de la chaleur humaine, de l'empathie , de la compassion et de la solidarité chez ces femmes.
Tout cela existe, tout cela est connu. Tant que ça reste caché cela ne dérange personne.
on voit aussi le rejet de la mère pour sa fille dont elle accepte pourtant l'argent.
Les réactions outrancières qu'a provoqué le film témoignent plus du rejet d'une réalité dérangeante .
Lorsque Zola avait publié Nana , Flaubert madame Bovary les hypocrites avaient réagis avec la même véhémence.
la différence c'est que nous sommes au 21ième siècle

Hier j'ai pu visionner une grande partie de ce film et j'en tire la conclusion suivante:

1. Les acteurs et actrices ont tellement bien jouer leur rôle que au lieu d'être applaudis ils sont plus tôt menacés de mort.

2. Le film nous montre la réalité de la prostitution au Maroc et en particulier à Marrakech, phénomène que l'état fait mine d'ignorer car impliqué, on le voit à travers ce flic dans le film toujours présent pour récolter sa part.

3. Le film nous montre la décadence du monde arabe divisé en 2: les faibles économiquement(ici le Maroc) et les riches(ici l'Arabie Saoudite) d'ou la prostitution, mais les 2 côtés sont victimes de leur mentalité car après tout ils ont un cœur, on le voit par le lien d'amour qui se crée entre Ahmed le Saoudien et Soukaina la sympathique prostituée, d'ailleurs Ahmed va jusqu'à ne pas vouloir coucher avec celle ci car il sent qu'il l'aime et lui demande de l'épouser.

4.Le film nous montre des filles qui se prostituent par nécessité car elles ont des familles à charges, on le voit bien avec l'une des 3 prostitués qui a un gamin, un frère, une sœur et une mère à charge; La prostitution c'est leur travail et elles essaient de le faire le mieux possible car la concurrence est rude, tout en gardant leur vie privée honnête, on le voit lorsqu'elles invitent un jeune garçon affamé à leur table et insiste pour qu'il mange, on le voit aussi comme elles respectent leur chauffeur de taxi régulier qui gagne sa vie grâce à ces dernières.

4. Le film nous montre aussi comment même dans le monde de la prostitution la marocaine par sa force naturelle peut d'esclave devenir maîtresse, on le voit lorsque l'une des filles arrive à faire accroupir un saoudien et lui faire subir le rôle d'un chien qui aboie.

En conclusion ce film veut nous montrer un monde Arabe victime du phénomène de la prostitution, soit par nécessité, soit par mentalité ou les 2 à la fois, alors qu'il a encore la base et les atouts de construire un monde meilleur, aussi il nous fait comprendre la facette cachée et hypocrite du monde Arabe dans un monde mondialisé où l'argent est religion.

...Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/36267/much-loved-nabil-ayouch-dans/page:5#new-cmt

Comme souvent, en se fiant uniquement à la polémique, j'ai aussi eu l'impression que c'était un film insultant pour le pays etc...
Ensuite j'ai vu le film pour me faire mon propre jugement.
Et rien à voir, pour le coup le film est très bien fait. Il décrit une 'réalité' sans chercher à faire pleurer dans les chaumières à diaboliser tel ou tel, ou faire une quelconque morale.
C’est brute, franc, très juste, décrit un phénomène qui existe au Maroc comme dans presque tous les pays du monde. Et nous interroge sur le plus vieux métier du monde à la mode de chez nous.
Loubna est une actrice incroyable. Çà sent le vécu effectivement.

En France on a recompense le talent ...au Maroc on maitrise pas bien la difference entre le cinema et la realite....mais j'assume le film a ete si bien maitrise ...si bien joue que les marocains se sentent si perdu....et la cinematographie plus vrai que vrai

Elle a bien joué le rôle qui lui été attribué dans ce film; Par contre pour recevoir un prix marocain elle devra joué dans un film à caractère religieux, sauf dans 30 ans lorsque la société aura évolué.