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Grand Angle

Cancer : Les producteurs de cannabis au Maroc, des pharmaciens méconnus ?

Marginalisés, poursuivis, racketés, les cultivateurs de kif en ont vu des vertes et des pas mûrs. Aujourd’hui pourtant, l’espoir est relancé pour ceux que les faits divers ont fait passer pour des dangers de santé publique puissent réussir une reconversion en herboristes, laborantins ou même pharmaciens ! Et le salut viendrait du National Cancer Institute aux Etats-Unis. Explications.

Publié
Destruction d'un champ de cannabis à El Kollak, Maroc, 2005 / Ph. Abdelhak Senna - AFP
Temps de lecture: 2'

On les croyait dangereux pour la santé publique. Ils sont peut être des médecins. Les cultivateurs de kif pourraient en fait faire leur reconversion dans un secteur connexe en devenant des producteurs d'un produit naturel anti-cancer. Et une information de taille pourrait apporter de l’eau à leur moulin. Une étude rendue publique par la National Cancer Institute, l’organisme de recherches sur le cancer dépendant du ministère américain de la Santé, vient de révéler que des tests sur les souris et des rats ont définitivement démontré que le cannabis peut détruire des cellules cancéreuses.

Le cannabis contient des cannabinoïdes, une substance active à effet psycho-actif agissant sur le cerveau et le changement d’humeur. Outre ces vertus, révèle l’étude, le cannabis agirait sur le système nerveux central et immunitaire. Ainsi, le cannabis permettrait de réduire de façon considérable les risques de cancer du côlon, du foie et même du sein. L’affaire fait grand bruit en Grande-Bretagne et a été reprise par plusieurs titres de la presse britannique.

Cultivateurs de kif reconvertis en pharmaciens

Nos cultivateurs de kif sont-ils des soigneurs qui s’ignorent ? A l’heure où ceux-ci, opérant dans un secteur à la limite de l'illégal ou pour le moins strictement encadré, les conclusions de la National Cancer Institue redorent leur blason et même l'image du Maroc en tant que principal pays producteur de cannabis. Rappelons qu'une étude de l’Office des Nations Unies sur la drogue et le crime (ONUDC), place le Royaume dans le trio de tête des pays de transit ou de départ du cannabis.

D'aucuns préconisent que le Maroc devrait songer à une politique axée sur la recherche pour une utilisation médicale -encadrée par la loi- du cannabis. Le pays pourrait alors se positionner «légalement» en tant que fournisseur de cannabis à des fins thérapeuthiques. La filière de culture du cannabis pourrait alors connaître un essor considérable et peut être amorcé un développement dans le Rif où on recense les exploitations les plus importantes. Les cultivateurs se retrouveraient projetés dans un nouveau statut où ils seraient plus perçus comme des producteurs de plantes médicinales plutôt que des hors-la-loi.

Le débat sur la légalisation du cannabis relancé ?

En 2008, le Massachussetts vote par référendum, la levée de l’interdiction de l’utilisation du cannabis. 23 Etats américains suivront plus tard dans le chemin de la légalisation au moins pour un usage médical encadré. Le Canada, une partie de l’Australie ont suivi l’exemple américain pendant que d’autres pays comme l’Italie, la Jamaïque et la Belgique, les Pays-Bas encadrent son utilisation et réglementent sa vente. En 2009, une étude du département de biologie de l’Université de Madrid avait mis en avant l’efficacité de l’utilisation du cannabis dans le traitement de tumeurs cancéreuses.

Au Maroc, la fumée du cannabis n’a pas dissipé les hésitations et les doutes. En mai dernier en pleine période préélectorale, le PAM proposait la légalisation de la culture du kif. L’affaire avait fait grand bruit et le ministre de l’intérieur était monté au créneau pour opposer une fin de non recevoir à cette proposition au nom de la lutte contre le trafic de drogue. Et le premier ministre Abdelilah Benkirane de trancher la question en déclarant, en juillet dernier, qu’il «il n’y aura pas de légalisation du cannabis».

Nul ne doute qu’en cette période électorale le PAM pourrait moissonner des voix en reprenant à son compte les arguments de l’étude du National Cancer Institute.

Alchimistes?
Auteur : Gamous
Date : le 26 août 2015 à 14h02
"Cultivateurs de kif reconvertis en pharmaciens"?
C'est comme convertir le plomb en or!
Le bac scientifique est fortement recommandé pour entamer des études de pharmacie, qui durent au minimum 6 ans.
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