Au Maroc les élections sont d’abord une affaire de famille. C’est une constante de la vie politique. Pour les communales et les régionales du 4 septembre, les enfants, les frères et les épouses de certains leaders politiques y sont candidats. Quasiment aucun parti n’échappe à la règle, bien qu’elle soit plus prononcée chez certaines formations.
Chabat, jamais sans son épouse
En septembre 2012, les Istiqaliens se croyaient libérés de la mainmise du clan Fassi sur les affaires de la Balance élisant Hamid Chabat, un "roturier" au poste de secrétaire général. Trois ans plus tard, ils découvrent avec surprise que le PI n'a pas réellement changé de cap. Le nouvel homme fort a réussi à imposer son épouse, Fatima Tarek, tête de liste à la circonscription Zouagha, son fief électoral de Fès. Mme Chabat est déjà députée sous les couleurs du PI, mais elle n'assiste que très rarement aux sessions des questions orales à la Chambre des représentants. Ses contributions aux débats sont également très rares. En revanche elle jouit d’un capital de nombreux soutiens dans la ville spirituelle du royaume grâce à ses actions caritatives.
Toujours à l’Istiqlal, la famille Kayouh domine la région de Souss. Le fils Abdessamad, ancien ministre de l’Artisanat sous Benkirane I, sa sœur la députée Zineb et leur père, Ali, sont des candidats pour les prochaines élections.
Au PAM, les fratries El Omari et Akhchichine
Le parti du Tracteur a mis en sourdine ses slogans modernistes pour faire comme les autres. Le PAM vise à contrôler la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Un objectif qui passe nécessairement par une première place à Tanger et Al Hoceima. Les frères El Omari comptent sur le vote de la communauté rifaine, fortement présente dans les deux villes. Fouad, le cadet, se présente de nouveau pour arracher la mairie de la capitale du Détroit alors que Ilias, celui qu'on désigne comme le véritable homme fort du PAM, lorgne la présidence de la région.
Par ailleurs, la direction du PAM a désigné Ahmed Akchichine, chargé de mission au cabinet royal, tête de liste à la région Marrakech-Safi, et sa sœur candidate à la commune de El Kalaâ des Sraghna.
Au nom du père Zaïdi
Feu Ahmed Zaidi est présent symboliquement à ces élections par sa fille qui est mandatrice d’une liste indépendante à Souissi à Rabat. Et il en est de même pour son frère qui tente sa chance à la commune de Oued Cherrat que présidait son père avant son décès.
Si Driss Lachagr a préféré se retirer des scrutins du 4 septembre sous prétexte de se consacrer à soutenir les autres USFPeiste, il a réussi à placer son fils à la circonscription de Youssoufia (à Rabat) où il avait gagné son titre de député en 2011.
Un tour de chauffe pour les enfants de Benkirane
Soumaya et Oussama, les enfants du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, sont candidats à Rabat. Mais cette participation vise plus une acclimatation aux conditions des campagnes électorales. Les deux ne sont pas tête de liste du PJD et n'occupent pas des places qui pourraient leur assurer la victoire le 4 septembre. Achour, le fils de Lahcen Daoudi, a également choisi la capitale pour acquérir de l’expérience.
Il y a enfin les cas plus classiques comme ceux de Mustapha Ramid et sa sœur également députée, Mokriî Abou Zaid et son épouse et Ahmed Réda Benkhaldoun et sa sœur Soumia.