A trois semaines des communales du 4 septembre, l’heure est au ballet des élus. Les partis politiques connaissent des défections de certains de leurs cadres, notamment dans les régions loin de l’axe Casablanca-Rabat. Une opération qui se répète à chaque élection des membres des conseils municipaux. Le même scénario avait été enregistré en 2003 et 2009 et avec toujours le même constat : la passivité du ministère de l’Intérieur.
Le PJD à Tanger : un départ et un retrait
Cette année aucune formation politique n’échappe à la règle, même pas le PJD. La formation islamiste connue pourtant pour une certaine discipline de ses membres est au cœur d’un scandale à Tanger. Abdellah El Gharbi, qui préside la commune rurale de «Had Gharbiya», a refusé de porter le maillot de la Lampe pour le scrutin du 4 septembre, préférant jouer pour le compte de l’Union constitutionnelle.
Un départ qui a bousculé les plans du PJD dans toute la région. D’autant que c’est la deuxième défection que les «frères de Benkirane» subissent en l’espace de quelques jours après celle du sénateur Samir Abdelmoula. Celui-ci a décliné diplomatiquement sa sélection dans la liste de la Lampe à Béni Makada. Mais contrairement à El Gharbi, l’homme d’affaire a annoncé qu’il ne se présentera pas au prochain rendez-vous avec les urnes. Une position qui arrange les PJDiste de la capitale du Détroit.
L’Oriental et le Sahara : deux principales places de la transhumance
A Oujda, le PAM perd de son aura. Il ne séduit plus les élus, comme en 2009. Lakhdar Haddouche, l’actuel président du conseil provincial, qui avait quitté il y a six ans le Mouvement populaire pour une place à bord du Tracteur, serait tenté par un retour chez le RNI. Sauf coup de théâtre, il devrait se présenter à la mairie sous les couleurs de la Colombe. Dans l’Oriental, l’homme est connu pour ses multiples transhumances entre les formations politiques.
Au Sahara, le PAM mène une grande opération de séduction de candidats et d’élus pour rejoindre Mohamed cheikh Biadillah, le candidat du parti à la présidence de la région Laâyoune-Saguia El Hamra. Les nouvelles en provenance de la capitale du Sahara font état d’une course contre la montre entre le PAMiste et l’Istiqlalien Hamdi Ould Erchid pour réunir le maximum d’alliés parmi les notables des autres formations politiques.
Dans les autres régions du Maroc, Nador enregistre le départ d’un président de la commune d’Afsou du Mouvement populaire vers le Parti Renaissance et Vertu. L’USFP connait également des défections de marques. Said Chbaâtou, ancien ministre de la Pêche, et surtout principal candidat pour présider la région Darâa-Tafilalet a quitté le navire Driss Lachgar pour rejoindre celui du RNI de Salheddine Mezouar. Le député socialiste sahraoui Hassan Derham a choisi lui aussi la même destination.