Dans des déclarations rapportées par la presse espagnole, Donatella Rovera, chercheuse à AI et membre de l’équipe qui s’est rendue à Laâyoune, a indiqué que les violences ont causé la mort de 13 personnes (11 forces de l’ordre et 2 civils). D’après El Pais, Donatella Rovera n’a pas confirmé la version officielle des causes de la mort des 2 civils. Elle a même ajouté qu’«il y a aussi deux disparus». Cependant, comme elle l'a souligné à Publico, «même si on peut les qualifier encore de disparus, ils peuvent être en cachette».
Concernant le nombre de morts élevé, véhiculé par certains organes de la presse étrangère, Donatella Rovera a déclaré d’après la même source : «Quand on parle avec des Sahraouis, ils connaissent seulement la mort des 2 civils qui a déjà été confirmée. Ceux qui vous disent qu'il y a des dizaines de morts et de disparus, ne connaissent pas leurs noms et quand on leur demande la source de leur information, ils répondent l'avoir lu dans la presse.»
La représentante d’AI a également réfuté les allégations de massacres et d’existence de fosse commune. Elle a assuré à El Mundo, qu’«aucun indice n'a été trouvé sur des fosses communes» et qu’«on ne peut pas parler de massacre ni de centaines de morts». Les affirmations faites en ce sens par le Polisario, l’agence de presse algérienne (APS) et certains médias espagnols n’étaient que de la propagande.
Toutefois, le Maroc est encore mis en cause, dans des accusations de mauvais traitement en détention, comme l’avait dénoncé Human Rights Watch dans son rapport. Il est ressorti des entretiens réalisés par l’équipe d’AI avec des individus libérés sans inculpation ou en liberté conditionnelle, que «presque toutes les personnes détenues à Laâyoune ont été battues, à différents degrés», a précisé Mme Rovera. «Tous les détenus avec lesquels nous nous sommes entretenus, ont souffert de torture et de mauvais traitements», a rapporté El Mundo. Le quotidien Publico pour sa part dira tout simplement que «Amnesty a confirmé des cas de torture».