Les élections régionales du 4 septembre pourraient être suivies par un léger remaniement ministériel. Trois membres du gouvernement Benkirane s'apprêtent à prendre part à ce scrutin en tant que tête de liste de leurs partis. S’ils réussissent leurs paris en décrochant la présidence des régions, ils devront impérativement présenter leurs démissions pour incompatibilité entre les deux fonctions.
Sur la liste des concernés figure le PJDiste Lahcen Daoudi,ministre de l’Enseignement supérieur qui se présentera à la région de Beni Mellal-Khénifra. Lors des législatives anticipées du 25 novembre 2011, sa liste avait remporté quatre sièges sur les cinq en jeu à Beni Mellal. Un record au Maroc que seul Mohamed Najib Boulif avait pu réaliser à Tanger. Fort de ce capital confiance, Daoudi espère opérer un virage dans sa carrière politique.
Rebbah et Mme Bouaida caressent le même rêve
Aziz Rabbah est le deuxième ministre PJD désigné pour concourir sous les maillots de la Lampe en vue d'arracher la présidence de la région Rabat-Salé-Kenitra. Un territoire qu’il connait parfaitement puisque Rabbah est, depuis les communales de 2009, maire de Kenitra. D’ailleurs c’est l’un des deux islamistes à occuper la présidence du conseil d’une grande ville du royaume avec Mohamed Id Aâmar à Tétouan.
Ses chances de remporter la présidence de cette grande circonscription sont fortes même s’il aura en face de lui un poids lourd du PAM, Hakim Benchemass. Les deux autres composantes de la majorité, MP et RNI, devraient arbitrer ce duel. Un véritable test pour les accords signés il y a quelques semaines, entre les chefs du PJD, PPS, RNI et MP, cadrant les alliances entre les quatre formations.
Mbarka Bouaida serait le troisième membre du cabinet Benkirane à tenter sa chance. Même si son parti le RNI n’a pas encore dévoilé la liste de ses candidats à ce scrutin, des informations avancent que le choix de la n°2 de la diplomatie aurait porté sur Guelmim-Oued Noun où sa famille jouit d'une influence certaine. Ce qui un atout particulier dans une société sahraouie tribale.
D'autres membres du gouvernement pourraient rejoindre les trois ministres dans la course aux élections régionales. Leurs succès décideront alors de l'ampleur du remaniement minitériel qui suivra.