Le sentiment d’insécurité regagne les villes marocaines. De groupes de jeunes mènent depuis quelques jours des attaques ciblant les passants ou des usagers des transports publics. La dernière opération de ce genre s’est produite vendredi après-midi sur une plage de la capitale.
Sous la menace d’armes blanches, les assaillants ont volé des objets de valeurs de quelques baigneurs, notamment des téléphones portables et des sommes d’argent, indique dans leurs éditions d’aujourd’hui les quotidiens Al Massae et Al Akhbar. Les victimes qui ont opposé une certaine résistance ont été blessées par les épées des agresseurs.
L’intervention d’une patrouille de la police a mis un terme aux agissements des agresseurs et a permis l’arrestation de sept individus. Les suspects sont tous des mineurs encore scolarisés et qui n’ont pas d’antécédents judiciaires. Le 26 juillet, ils ont comparu devant le procureur du roi près la cour d’appel de Rabat pour «constitution de bande criminelle». En revanche trois membres du groupe ont réussi prendre la fuite. Un mandat d’arrêt a été lancé au niveau national contre eux.
Pas un cas isolé
Ce qui s’est passé à Rabat n’est pas un cas isolé. Des citoyens avaient subi, durant ces dernières semaines, le même type d’attaques. Mi-juin à Casablanca, un bus avait été assailli à Aïn Diab par une bande composée de quatre jeunes. Le mode opératoire était toujours le même : vols et agressions physiques de quelques passagers avant de prendre la poudre d'escampette. Le système vidéo installé sur le véhicule a permis aux enquêteurs de mettre la main sur trois des suspects alors que le quatrième est toujours en fuite.
Rabat et Casablanca ne sont pas les seules concernées. Le 11 juillet à Fès, un bus est à nouveau pris pour cible par dix assaillants. Malheureusement, au cours de cet assaut un passager sera grièvement blessé. Et les agresseurs ne se contentent plus d’armes blanches. Parfois ils utilisent aussi des chiens, preuve en est ce qui s’est passé le 23 juillet à Al Hoceima. Le joueur d’une équipe locale de football avait alors été agressé par 3 jeunes à l’aide de leur chien.
Ce retour avéré du phénomène «Tcharmil» ne semble guère inquiéter outre mesure les médias marocains. La majorité se contente de rapporter les incidents sans pointer du doigt la responsabilité de la Direction générale de la sûreté nationale. Il est vrai que nous sommes loin du contexte qui prévalait il y a une année. La cote de popularité de Hammouchi, nouveau patron de la sûreté nationale, ne cesse de grimper et les médias relaient en chœur ses moindres décisions et annoncent l’avènement d’une nouvelle ère à la DGSN.