Le ministre de la Justice, Mustapaha Ramid a affirmé, hier, que toute substitution aux institutions de l’Etat en matière d’incrimination et de pénalisation sera traitée avec rigueur et fermeté, indique la MAP. Répondant à une question orale devant la Chambre des représentants, le ministre de la Justice a fait savoir que «personne n’a le droit de se substituer à l’Etat ou à ses institutions en matière d’incrimination et de pénalisation».
Faisant sans doute allusion à l’affaire des jeunes filles d’Inezgane, au lynchage du présumé homosexuel à Fès et au lynchage à mort du voleur de Midelt, le ministre a qualifié ces cas d’ «isolés». Il précise toutefois que «les individus qui voudraient appliquer la justice et la loi par eux-mêmes, commettent un crime à l’endroit d’autres personnes et des institutions de l’Etat».
Mustapha Ramid a tenu à mettre en garde : «l’Etat ne fera preuve d’aucune tolérance envers ces personnes qui ont été appréhendées et traduites devant la justice dans les cas concernant ces incidents et abus». Le ministre de la justice a tenu à préciser que «le fait qu'un citoyen se substitue à l’Etat ou à l'une de ses institutions pour contraindre un autre citoyen à s'habiller ou non est un acte interdit, répréhensible et incriminé.»
Libertés individuelles mais avec responsabilité
Mustapha Ramid a souligné que «le Maroc vit une période de transition démocratique avec tout ce que cela engendre en termes de réalisations, de lacunes et d'échecs». Par ailleurs, s’exprimant sur les libertés individuelles, le ministre de la Justice a relevé que «les droits et libertés individuels et collectifs sont garantis et protégés mais cela ne signifie aucunement que nous avons atteint l'objectif escompté».
Dans sa réponse aux questions des députés, Mustapha Ramid a fait savoir que «la politique du gouvernement dans ce domaine est basée sur la promotion des libertés et le renforcement de leur pratique à travers plusieurs étapes» avant d’ajouter que «les réalisations du gouvernement sont nombreuses dans ce chapitre même s'il lui faut consentir davantage d'efforts pour parachever le processus de consolidation des libertés dans le Royaume»
En clôture de son intervention, le ministre a nié «toute régression dans le domaine des droits et libertés, relevant l'inexistence d'une quelconque prolifération du phénomène de torture dans le pays». Mais il reconnait tout de même des problèmes qu’une concertation nationale devrait permettre de résoudre selon lui.