Sur les plateaux d’Al Oula, Mohamed Sajid a défendu hier soir la décision du Conseil de la ville de recourir à la Banque mondiale pour contracter un emprunt de 220 millions de dollars sur une durée de 29 ans. Cette somme devrait permettre à la mairie de Casablanca d’honorer ses engagements, estimés à 4 milliards de dirhams, dans le programme de développement de la ville. Le contrat d'un montant global de 33,6 milliards dirhams avait été signé en septembre 2014 en présence du roi Mohammed VI.
Le maire et à la fois secrétaire général de l’Union constitutionnelle a tenter de justifier le recours aux services de l’institution financière internationale. Le faible taux d’intérêt (seulement 1,20%) octroyé par la Banque Mondiale est le principale argument avancé par Sajid. «Est-ce qu’il y a une banque au Maroc qui est capable de rivaliser avec la Banque mondiale sur cette question», s’est-il interrogé ? Et pour étayer ces propos il a avancé le cas du Fonds d’équipement communal (un organisme public crée en 1959) dont le taux d’intérêt varie entre 6 à 7%.
«Une solution de facilité» pour les opposants
Sajid a révélé que les négociations avec les responsables de la Banque Mondiale ont duré plus de trois mois. Il s’est montré très satisfait du résultat. «C’est une première au Maroc. Jamais auparavant une collectivité locale n’a eu recours à la Banque mondiale», s’est-il vanté. La mairie de Casablanca balise ainsi le terrain pour d’autres Conseils de ville voulant suivre son exemple.
Dans sa plaidoirie, le maire a précisé que l’ensemble des composantes du bureau municipal ont approuvé l’emprunt en devises. La coalition hétéroclite qui dirige la ville réunissant l'UC, le PJD, le RNI, le MP et le PAM n’a apparemment pas été un frein. Mais des voix s’inscrivent en faux contre cette décision, estimant que Sajid et les siens ont choisi la solution de facilité.
Les opposants rappellent que la mairie à des propriétés louées à des personnalités influentes pour des sommes modiques. Ils assurent que la récupération de ces biens permettrait à la mairie d’engranger 3 milliards de dirhams. Sajid s’est défendu en affirmant qu’il avait engagé des procédures pour la révision de certains contrats de locations de cafés, restaurants et immeubles appartenant à la commune de Casablanca mais que cela risque de prendre du temps.