Une hausse inquiétante du nombre de morts dans les rangs des détenus de droit commun. Le mardi 7 juillet, la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) annonçait la mort d’un de ses pensionnaires à la prion de Taounate après une grave maladie au niveau des poumons. Quatre jours auparavant, les mêmes services de Saleh Tamek diffusaient une triste nouvelle en provenance de Safi. Encore une fois le défunt était malade. Il était d'ailleurs soigné à l’hôpital provincial Mohammed VI de la même ville.
La journée du 29 juin enregistrait un autre cas survenu à la prison de Khénifra dans le Moyen-Atlas. Là aussi des «complications dans l’appareil digestif» étaient avancées par la Délégation pour expliquer ce décès. Et le 24 juin un autre détenu s’était éteint à Kenitra officiellement pour des «raisons de santé». A des centaines de kilomètres de la capital de la région du Gharb, le 13 mai, un individu placé en détention provisoire depuis seulement cinq jours décédait à Al Hoceima suite à une «crise cardiaque». Des décès ont été également signalés aux centres pénitenciers de Salé (24 avril), El Jadida (15 mars), Khémisset (11 mars) et Marrakech (24 février).
Pas d’enquête
Outre la «maladie», des prisonniers ont tenté durant cette année, de mettre fin à leurs jours. Deux tentatives qui se sont conclues par la mort de leurs auteurs à Souk Larbaâ et Safi alors que des interventions à temps ont pu sauver deux vies. Sous couvert d’anonymat, une source à la DGAPR attribue ces cas de suicides à des «éléments externes au milieu carcéral, notamment des problèmes familiaux». Et d’ajouter que «les conditions d’incarcération se sont améliorées par rapport à ce qui prévalait par le passé».
Yabiladi lui a alors demandé si les «raisons de santé» peuvent à elles seules expliquer toutes ces morts. Il a reconnu que «parfois des négligences des équipes médicales s’avérent fatales». D’autant plus que la majorité des cas se sont produits loin de l’axe Rabat-Casablanca. Les centres de Khénifra, Khémisset ou de Tifelt ne sont pas aussi bien équipés ni dotés suffisamment de ressources humaines que Salé, par exemple.
Bien que la tendance soit à la hausse, l’annonce des morts des détenus passe souvent inaperçue. Les services compétents n’ordonnent pas d’autopsie des corps et n'ouvrent pas d’enquêtes.