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Grand Angle

Tanger : A quoi servent les opérations répressives contre les migrants ?

Plus d’un millier de migrants subsahariens (ou supposés tels) ont été chassés de Tanger et Nador, depuis le début de l’année 2015. Partiellement efficaces – certains migrants ne reviennent jamais dans la région – ces opérations ont pour effet de renforcer la précarité des migrants.

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Selon certaines associations, le quartier de Boukhalef aurait été vidé de tous les Subsahariens qui y vivaient sans distinction. /DR
Temps de lecture: 4'

Depuis le début de l’année, de 1200 à 2200 migrants subsahariens, selon les estimations, ont été arrêtés au nord du Maroc pour être déplacés vers le sud du pays. Après le millier de personnes chassées de Gourougou et des campements près de Nador, en février, près de 700 Subsahariens squatteurs (pour certains locataires) du logement qu’ils occupaient à Boukhalef, quartier excentré de Tanger, ou en situation irrégulière, ont été expulsés lundi 30 juin, hors de toute procédure légale. Quels objectifs et quelle efficacité ont ces arrestations, expulsions et déplacements forcés ?

Le 29 juin, le ministère de l’Intérieur a publié un communiqué de presse, exigeant que les logements squattés soient évacuées par leurs habitants. Selon lui, il s’agit seulement de faire respecter la loi. «Des ressortissants étrangers subsahariens ont envahi et occupé illégalement des appartements appartenant à autrui au quartier Al Irfane, relevant du district Boukhalef à la ville de Tanger […] Le respect de la propriété privée est garanti par la loi, que les autorités publiques sont dans l'obligation de faire respecter sous la supervision du parquet compétent», indique le communiqué.

Réduire la pression migratoire

Le 9 février 2015, lors du bilan officiel de l’opération exceptionnelle de régularisation, le ministre de l’Intérieur avait affirmé qu’il ne tolèrerait plus les campements de migrants aux abords des frontières. «Nous le faisons pour libérer les victimes de la traite», s’était-il alors justifié. Le lendemain, les forces de l’ordre rasaient la totalité des campements sauvages des migrants subsahariens dans la forêt de Gourougou, près de l’enclave de Mellila. Entre 1200 et 700 personnes étaient arrêtées, bientôt suivies de 200 à 300 autres arrêtés dans d’autres campements près de Nador.

Les intentions avancées par le ministère de l’Intérieur ne résistent pas à une analyse géopolitique de la situation. Depuis des années, l’Union européenne et plus particulièrement l’Espagne tente ‘d’externaliser des contrôles migratoires’. Elles cherchent à impliquer les pays de la rive sud de la Méditerranée dans leur lutte contre l’immigration irrégulière. Dans ce contexte, «la philosophie générale des autorités poursuivies lors de ces opérations est de réduire la pression migratoire qui s’exerce sur les frontières de l’Espagne », analyse Hicham Rachidi, secrétaire général du Gadem, association de soutien aux droits des migrants. De fait, ces opérations ne sont pas suivies de l’expulsion des personnes vers leurs pays d’origine, mais de leur déplacement vers le sud du pays, loin des rives de la Méditerranée et des enclaves espagnoles.

Eglise catholique de Tanger

«Sur les 700 Subsahariens expulsés de leur logement, le 30 juin, on sait que près de 150 ont fui dans les forêts avoisinantes, qu’une autre partie, 100 personnes peut être, est montée dans des bus et a été conduite dans trois villes du sud marocain et ont commencé à être libérées. Ce sont tous des hommes, certains ont été séparés de leur famille. Une autre partie de ces 700 personnes a trouvé refuge à l’église de Tanger. Ils sont à présent moins d’une centaine », établit aujourd’hui Hicham Rachidi. "18 enfants et 8 femmes enceintes" se sont retrouvés à l'Eglise révèle la Plateforme des associations subsahariennes au Maroc.

Fait exceptionnel, le maire de Tanger, Fouad El Omari s’est rendu sur place pour apporter un soutien humanitaire à ces derniers. «Les associations Armid et les Rencontres méditerranéenne pours l’immigration et le développement, l’Eglise et le maire se mobilisent et ont commencé à trouver des solutions de relogement. Certains en ont déjà bénéficié dans des pensions de la médina notamment», ajoute le président du Gadem.

Revenues à Nador

En février, les 700 (selon les chiffres officiels) à 1500 personnes chassées des campements sauvages de Gourougou et de la campagne avoisinant Nador, en février dernier avaient été déplacées dans une dizaine de villes du Sud du pays, retenues plusieurs jours, avant d’être libérées. «Aujourd’hui, on constate que beaucoup d’entre elles sont revenues dans les campements à proximité de Nador, d’autres se sont installées sur Casablanca et Rabat quand elles y connaissaient quelqu’un parce que le harcèlement et les arrestations ni sont pas permanents comme ici », explique Hicham Arroud, membre de l’association Asticude.

Le grand campement de la forêt de Gourougou, le plus connu, a été totalement rasé et les passages des forces de l’ordre sont suffisamment réguliers pour qu’aucun migrant n’envisage plus de s’y installer. Par contre, certains se sont enfoncés plus profondément dans la forêt. «Globalement, ils sont tout de même bien moins nombreux qu’avant les arrestations de février», conclut Hicham Arroud.

Précarisation

Les deux opérations massives du premier semestre 2015 ont donc atteint leur but, a priori, puisqu’une partie des personnes éloignées de la frontière de l’Espagne n’y sont pas revenue – une partie seulement. Ces opérations n’ont pas permis d’empêcher cependant que 300 migrants tentent de franchir la barrière de Melilla mi-avril, puis 400 autres le 1er mai. La presse espagnole de Mellila se félicitait toutefois, le 6 juillet, que le Maroc soit parvenu à empêcher l’entrée de 30 immigrants. Il faudra attendre les chiffres annuels par enclaves pour mesurer l’efficacité des deux opérations répressives marocaines au regard de leurs véritables objectifs.

Chose certaine, elles ont avant tout pour effet de renforcer la précarité des migrants subsahariens en leur retirant leurs repères, en rendant plus dures leurs conditions de vie. A Tanger, de squatteurs ou de locataires certains deviennent sans domicile et vont vivre dans des campements de fortune. A Nador, quittant des campements organisés et établis, d’autres s’enfoncent plus profondément dans les forêts, loin de tout secours.

@chibani2...
Auteur : hassan2015
Date : le 11 juillet 2015 à 05h51
tu fais toujours en sorte de revenir à cette notion , "marocain esclave " on trop cher à vous , tu ne rate aucune occasion pour la rabâcher , quel quel soit le sujet et dans n'importe quel contexte ...

puis , je ne vois pas où j'ai pu donner des leçons ?

mr choubani2 ; nous vivons tous en Europe et nous savons qu'est ce qui se passe ... pas la peine de tromper ceux qui n'ont pas cette chance ou parfois malchance de sortir du Maroc ...
Dernière modification le 11/07/2015 05:56
Arrête ya chibani zouge
Auteur : Oujdaoui.
Date : le 10 juillet 2015 à 18h40
Le Maroc ne doit pas être le garde champêtre
de ton EU et ces africains qui viennent défoncer les portes d appartements , appartenant aux MRE , on ont veut pas et beaucoup d'entre eux sont violents .
Mr chibani wallah tu es ? ? ? .
Saha ftor reke comme même .
Oui très propres Monsieur Propre...
Auteur : Chibani2
Date : le 10 juillet 2015 à 15h51




Tu laves plus blanc que blanc.......

Le Maroc va donner l'exemple à l'UE et leur dire par cette phrase qui en dit long......Nous aimons nos frères Africains mais chez eux...........
Les seuils de nos portes sont très propres
Auteur : Oujdaoui.
Date : le 10 juillet 2015 à 11h11
Décidément ya Chibani2 , tu es incompréhensible avec ces mauvaises pensées en provenance du petit cerveau que tu détient .
Nos leçons on ne les donne pas a n importe qui et surtout pas a toi Chibani ( elli ma yafhame oualou ) .
Oui on est soumis a Allah et non pas un
être humain , nous somment des citoyens a part entière et non des sujets ( et toi de quel genre es tu ? ? ? .).
Je t'invite a faire un petit tour au Maroc et tu verras si les choses qui ta évoqué existent elles( et arrête avec tes âneries .)
On est pour que ces gens vivent dans la dignité mais le Maroc ne peut supporter toutes les misères des pays africains , il faudrait surtout les aider chez eux. c est se que fait le Maroc depuis plusieurs années .
Dernière modification le 10/07/2015 11:22
J'HA....!! tu connais...
Auteur : Daït Aoua
Date : le 09 juillet 2015 à 20h27
Je te pose une question.. tu m'en reposes une autre ça te donne le temps de reflechir à la mienne....! enfin... tu évites d'aller jusqu'au fond de tes pensées....!!
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