Sahara : La police espagnole interdit le sit-in de Takbar Haddi devant le consulat du Maroc à Las Palmas

Les autorités espagnoles viennent, hier, de mettre un terme au sit-in de la sahraouie Takbar Haddi devant le siège du consulat du Maroc à Las Palmas (Iles Canaries). Des éléments de la police locale ont ordonné à la dame d’évacuer le lieu avec sa valise et la photo de son fils Lamine Haidalah, décédé en février à Laâyoune lors d’une dispute avec des jeunes. Des médias du Polisario font état également de violences qu’aurait subies un homme qui voulait empêcher les agents de faire leur travail.

Cette mesure des autorités espagnoles était prévisible. Le 25 juin à la Chambre basse du parlement espagnol, le ministre des Affaires étrangères s’était engagé à assurer la protection de la représentation diplomatique de Rabat aux Iles Canaries. José Margallo avait promis que le coup de force du 4 juin, par des membres du Polisario au consulat du Maroc ne se répétera pas.

Les milieux pro-Polisario préparent la riposte

Cette question était, par ailleurs, au cœur d’une réunion tenue fin juin, entre le chef de la diplomatie espagnole, l’ambassadeur de Madrid au Maroc et le délégué du gouvernement aux Iles Canaries (le représentant du pouvoir central dans les régions autonomes).

Ainsi, le vendredi 3 juillet, de retour de Genève où Takbar Haddi avait pris part aux travaux du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, la police est intervenue pour lui retirer la photo de son fils. Elle était, en revanche, autorisée à poursuivre son sit-in mais debout. Un geste qui annonçait la fin de la période du laxisme de plus d’un mois et demi, durant laquelle les autorités de Madrid se sont contentées de jouer les spectateurs.

Aujourd’hui, des associations du Polisario appellent à la mobilisation sur l’ensemble du territoire espagnol, contre cette décision. L’affaire pourrait revenir au parlement où Takbar bénéficie d'un large soutien des partis de l’opposition.