Après des jours de retrait et de silence, des politiques marocains sautent sur l’affaire des jupes des deux filles d’Inezgane. Samedi à Rabat, le secrétaire général du PPS a dénoncé les poursuites judiciaires pour «outrage public à la pudeur» contre Somaia et Siham.
Lors d’une réunion interne de son parti tenue dans un hôtel de la capitale, Nabil Benabdellah a martelé que sa formation ne peut en aucun cas «tolérer» ce genre de dépassements. En défenseur de Benkirane, le ministre de l’Habitat a déclaré, devant ses camarades, que le chef du gouvernement lui aurait exprimé son «opposition» à la tournure prise par ce dossier, promettant de tout faire pour que l'affaire soit classée.
Mezouar critique le comportent de la police et du parquet général
Un autre ministre prendra le train en marche. Très tard dans la soirée du dimanche, Salahedine Mezouar a publié un communiqué au ton relativement virulent pour un membre de la majorité gouvernementale. Le chef de la diplomatie assure que son parti suit avec «une vive préoccupation l’agression subie récemment par deux filles d’Inezgane, violentées par des extrémistes qui travaillent comme marchands ambulants à l’intérieur d’un marché prétextant une façon de s'habiller indécente, alors qu’elle ne portaient que des jupes, comme des millions de femmes de notre pays».
Dans son plaidoyer, le président du RNI n’a pas oublié de pointer du doigt l’étrange comportement des «des forces publiques. Celles-ci au lieu de prendre des mesures légales contre les agresseurs a procédé à l'arrestation des deux victimes, les a transporté au commissariat pour être ensuite présentées devant le parquet général». Deux griefs du ministre des Affaires étrangères portés essentiellement contre les services de ses collègues au gouvernement : Mohamed Hassad et Mustapha Ramid.
La «mobilisation» de politiques marocains aurait-elle un lien avec la participation de deux membres du parti travailliste britannique au sit-in organisé le samedi 27 juin devant la préfecture de police d'Agadir ? Une présence qui montre que l’affaire des jupes d'Inezgane risque de résonner à l' international comme ce fut le cas, il y a presque deux années, l’affaire du baiser de deux adolescents à Nador.