Le Maroc lance la fondation Mohammed VI des oulémas africains

Le lien religieux du royaume en Afrique subsaharienne se renforce avec l’annonce de la constitution de la «Fondation Mohammed VI des oulémas africains». Le dahir portant sa création est publié dans l’édition du 25 juin du Bulletin officiel. La nouvelle entité est placée directement sous la présidence du monarque en sa qualité de commandeur des croyants. Son siège central est à Rabat mais elle aura des antennes dans certains pays du continent, notamment ceux qui ont envoyé leurs imams se former au royaume.

La fondation est dirigée par un président délégué, nommé par le souverain parmi les personnalités religieuses réputées pour leur «compétence, probité et leur statut scientifique reconnu», souligne l’article 13 du dahir.

Le n°2 ne sera pas nécessairement un Marocain

Il est lieu de noter que le texte ne précise pas si le très convoité poste sera attribué à un sujet de sa majesté. Ce qui laisse normalement des chances à un religieux non Marocain d’être désigné n°2 de l’association. Dans l’exercice de ses fonctions, le président délégué s’appuie sur un conseil supérieur qui se réunit une fois par an, d’un bureau exécutif et d’un secrétaire général, également nommé par dahir.

Avant même qu’elle ne commence officiellement ses travaux, la fondation a déjà le statut d’utilité publique (article 28). Du coup, elle est exempt des tracasseries administratives pour obtenir des avantages fiscaux, notamment lancer des collectes de fonds.

En attendant que le projet de loi de finances 2016 lui consacre son propre budget, c’est au ministère des Affaires islamiques d’assurer le fonctionnement de la «Fondation Mohammed VI des oulémas africains» au même titre que les dons. En plus de promouvoir un islam marocain en Afrique subsaharien, l’instance sera également un outil pour freiner l’expansion des mouvement salafistes ou chiites sur le continent.