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Grand Angle

720 religieux marocains dépêchés en Europe et Amérique pour le Ramadan

Comme chaque année, le Maroc a dépêché plusieurs centaines d’imams, conférenciers et conseillers sociaux et religieux en Europe pour prêter main forte pendant le mois de ramadan. Au moment où les questions autour de l’islam font débat dans les pays de l’UE, la Fondation Hassan II assure que la sélection des profils est de plus en plus fine, qualitativement parlant. Détails. 

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Imams marocains à l'aéroport d'Amsterdam (Photo : ANP)
Temps de lecture: 3'

Le Maroc a dépêché en tout 720 imams, prédicateurs, conférenciers et conseillers sociaux et religieux pour prêter main forte en Europe et en Amérique pendant le mois le de ramadan. Les 500 premiers ont été envoyés par le ministère des Habous et des Affaires islamiques entre la France (156), l’Italie (43), l’Espagne (39), la Belgique (39), les Pays-Bas (24) et le Canada (11), rapporte Panorapost. Les 220 restants, mobilisés par la Fondation Hassan II, viennent en renfort à ces différentes équipes mises en place dans les pays d’accueil, essentiellement pour la lecture, l’explication du Coran et de l’islam, précise à Yabiladi Abdellah Grari, cadre au sein du pôle Education et diversité culturelle à la Fondation en charge de l'opération.

D’après la même source, tous les sélectionnés ont été formés sur «le rite malékite, les vertus de tolérance et de paix dans la religion musulmane et les recommandations d’usage sur l’importance de l’adaptation des communautés musulmanes dans les pays d’émigration».

Encadrer les jeûneurs et échanger avec les non-musulmans

Cette opération poursuit deux objectifs. Le premier est celui de l’encadrement et l’accompagnement des croyants d’origine marocaine, mais aussi d’ailleurs, pendant le mois de jeûne. Ici, les équipes du ministère et de la Fondation ont pour mission de mettre en garde contre «les chapelles extrémistes» qui prennent appui sur l’islam pour répandre des idées extrémistes et de violence explique notre interlocuteur.

L’autre but des autorités est d’organiser des échanges avec des non-musulmans pour leur expliquer l’islam et ses similitudes avec les autres religions, en termes de vertus de paix. «Dans sa globalité la mission de la délégation est de faire connaitre les valeurs d’un Islam d’ouverture de tolérance et de convivialité», confie Abdallah Grari, soulignant que selon les cas, les équipes marocaines peuvent dépasser la question religieuse, toucher celles d’ordre culturel et social. Elles peuvent en effet, explique-t-il, «ouvrir des voies de concertation avec l’Université, l’Eglise et les institutions de dialogue inter-religieux des pays d’affectation».

Des traducteurs pour les échanges avec les non-arabophones

Pour ce faire, la Fondation Hassan II assure que la sélection des imams, prédicateurs et conseillers se fait de manière fine. Le Maroc «accorde une attention grandissante aussi bien à la quantité qu’à la qualité des différents profils» composant sa délégation, déclare M. Grari. D’après lui, les candidats sont retenus sur la base d’une étude de dossier mettant l’accent sur les aptitudes et l’expérience de chaque candidat, tout en tenant compte des profils demandés par les communautés des pays d’accueil. A noter que lors de la conférence sur «l'islam et le contexte européen» à Marrakech fin mai, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) annonçait déjà une certaine exigence dans le choix des imams affectés en Europe.

Cependant les points soulevés lors de cette rencontre ne semblent pas tous être pris en compte dans l'opération du Ramadan 2015. En effet, bien que le problème de langue, chez les imams venus d’ailleurs, fasse actuellement débat dans plusieurs pays d’Europe, l’arabe reste dominant. «Les candidats sont initialement formés en langue arabe certains pratiquent accessoirement l’amazigh», indique M. Grari, ajoutant que «les autres langues vivantes, à savoir le français, l’anglais et l’espagnol sont inégalement pratiqués». Ce responsable explique cela par le fait que les communautés marocaines dans les pays d’accueil sont «demandeuses surtout d’un savoir dans une langue majoritairement parlée et comprise soit l’arabe, soit l’amazigh». «Si la demande de communiquer dans la langue du pays d’accueil se fait sentir, les associations ont recours à des traductions simultanées», a-t-il ajouté.

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