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Grand Angle

Surveillance des musulmans : La ville de New York trouve un accord avec des mosquées plaignantes

Deux ans après le dépôt de leur plainte pour surveillance des musulmans, c’est à l’amiable que des mosquées et leaders communautaires ont trouvé un compromis avec les autorités de New York. Détails.

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La ville de New York vient de trouver un «accord de principe» avec deux mosquées, trois leaders communautaires et une ONG de bienfaisance qui avaient tous ensemble initié une poursuite judiciaire en juin 2013 pour la mise sous surveillance des musulmans de la ville suite aux attentats du 11 septembre. C’est ce que rapporte le New York Daily News, citant une lettre des avocats de la Ville adressée et déposée vendredi dernier aux juges de la Cour fédérale de Brooklyn.

Les plaignants dénonçaient l’espionnage des musulmans, estimant que la pratique sapait les libertés religieuses et les garanties constitutionnelles d'égalité. Ils réclamaient alors la fin de cette pratique, l’arrêt de la surveillance, la destruction des dossiers sur les personnes issus de ce programme, ainsi que la nomination d'un observateur indépendant pour superviser le département de la police new yorkaise.

«L’espionnage a transformé la mosquée en un lieu de suspicion»

Ce procès a été engagé dans le sillage des rapports de l’Associated Press (AP) qui avait révélé comment la police infiltrait des groupes d’étudiants musulmans, les mosquées, et différents lieux fréquentés par les citoyens de confession musulmane dans le cadre de leur politique de prévention des actes terroristes.

Mais d’après les plaignants, ces pratiques ont fait du mal à la communauté musulmane, ouvrant la porte un climat de suspicion. L’ONG de bienfaisance comptée parmi les plaignants assure, à l’AP, que la collecte de fonds a pris un coup. Les gens auparavant généreux ne voulaient plus donner, en raison de leur mise sous surveillance. Un imam confie également qu’il a essuyé une baisse de fréquentation au sein de sa mosquée et les fidèles ne voulaient plus s’adresser aux nouveaux venus, craignant qu’ils ne soient des espions. «Notre mosquée devrait être un sanctuaire ouvert, religieux et spirituel, mais l’espionnage du NYPD [New York Police Department, ndlr] l’a transformée en un lieu de suspicion et de censure», a déclaré l'imam Hassan Hamid Raza.

«Etape cruciale» selon le maire de New York

Pour l’instant, la Police de New York n’a pas voulu faire de commentaires. En outre, les termes de l’accord n’ont pour l’instant pas été dévoilés, car confidentiels selon les avocats. Mais les déclarations au Daily News d’une «source bien informée», cet accord devrait –entre autre- contenir les règles à suivre par les agents du contre-terrorisme et les détectives. Le maire de New York, Bil de Blasio a qualifié l’accord d’ «étape cruciale dans l’apaisement des tensions entre la police et les collectivités, de telle sorte que nos policiers et nos citoyens s’entraider pour se tourner vers les vrais criminels».

C’est un pas de plus en avant pour la communauté musulmane après l’autorisation de poursuite d’anciens hauts responsables accordée à des musulmans vendredi dernier, après 13 ans d’attente. Mais beaucoup d’autres citoyens musulmans attendent encore d’obtenir une issue. A Philadelphie, une plainte rejetée l’an dernier par le tribunal fédéral est actuellement devant la Cour d’appel.

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