A l’épreuve de l’éducation islamique comptant pour l’obtention du certificat d'études secondaires, les candidats de l’académie de la région Sous-Massa-Draâ étaient appelés à répondre à une question très particulière. Ils devaient rédiger un texte sur les efforts qu'ils déploient en tant que membres des clubs de la Santé et l’Environnement pour faire face à des «comportements déviants» observés dans leurs écoles, tels la consommation de drogue, la violence, le harcèlement et l’écriture de tags sur les murs. Une initiative «réformatrice» qui s’appuie sur le 142ème verset de la Sourat Al Araf : «et ne suis pas le sentier des corrupteurs». Un verset destiné au prophète Moise.
Le rédacteur de l’examen imagine une opposition du club des droits de l’Homme à la campagne de promotion de la vertu en milieu scolaire sous prétexte de la défense des libertés individuelles. Et de sommer les élèves d’abord à exprimer leurs positions à l’égard de l’hostilité de leurs «camarades» et ensuite de leurs expliquer les biens faits de la pudeur dans la conception de la beauté de l’âme.
Cet examen sert la soupe à l’Intérieur, à Daesh ou au PJD ?
La particularité de la question posée aux candidats a fait sortir plusieurs Marocains sur les réseaux sociaux de leurs gonds. Sur sa page Facebook, le journaliste Rachid Belghiti affirme que «nous sommes en face d’un crime commis par le ministère de l’Education nationale et une provocation directe contre le mouvement des droits de l'Homme (…) Visiblement les procès et les interdictions ne leur suffisent plus et les voilà qu'ils incitent les jeunes contre leurs droits par le biais de la religion».
Hassan Abnaou quant à lui estime très brièvement que l’épreuve de l’éducation islamique porte la signature de «l’Etat islamique, émirat de la Lampe». En revanche, Ali Outcharraft est persuadé qu’il s’agit «juste d’un échantillon des messages de violence véhiculés par les programmes scolaires de cette matière contre la femme et les droits de l’Homme», ajoutant que la question vise «à porter atteinte au travail accompli par les miltants des droits de l’Homme ». «C’est un appel direct à les combattre en s'armant du référentiel coranique», a-t-il conclu.