La présence dimanche 14 juin de salafistes au congrès de la région Souss du PSU, une formation de gauche, a attiré les regards. Certes, ils n’ont pas pu participer aux travaux en raison de l’opposition de militants du parti, mais leur volonté de s’ouvrir sur un parti avec lequel ils ne partagent pas le même référentiel idéologique, exprime une réelle volonté d’accepter les règles du jeu démocratique. Le choix du PSU n’est pas fortuit : la structure partisane compte déjà des chiites parmi ses membres.
«Ils cherchent une place au soleil»
Force est de constater que les adeptes de cette mouvance tentent, depuis deux ans, une percée dans le paysage politique. Le parti d’Annahda wal Fadila (Renaissance et Vertu) n’est plus leur seul et unique point de chute. Certains tentent même leur chance avec le PAM ou le Mouvement démocratique et social fondé le commissaire Mahmoud Archan. D’autres ont donc jeté leur dévolu sur le PSU de Mme Nabila Mounib.
«Cet engouement envers la chose politique même en rangs dispersés résulte de l’absence d’une personne capable de fédérer autour d’elle tous les salafistes marocains», souligne dans des déclarations à Yabiladi, Driss Ganbouri, spécialiste des mouvements islamistes marocains. «Des questions d’égos sont à prendre en considération sur ce sujet. Par exemple, de nombreux salafistes refusent d’adhérer au PRV de Mohamed Khalidi pour que cela ne puisse pas tomber uniquement dans l'escarcelle d’Abou Hafs (le n°2 de la formation et ancien détenu pour terrorisme)», ajoute-il.
Eparpiller les voix des salafistes
De toute évidence, ce contexte renvoie aux calendes grecques l’idée de la création d’un parti salafiste comme cela avait été véhiculé en 2012. «Il permet, ainsi, à presque toutes les formations de bénéficier, à différents degrés, des voix des électeurs salafistes à l’occasion des prochaines échéances communales et législatives», explique notre interlocuteur.
Une division qui évite à l’Etat marocain de tomber dans le même scénario que les autorités égyptiennes qui ont autorisé la création d’une formation exclusivement salafiste, Annour.