France : Quand une chanson en arabe crée la psychose dans une école corse

Les écoliers du village de Prunelli-di-Fiumorbu, en Haute-Corse, peuvent chanter «Imagine» de John Lennon en français, corse, anglais et espagnol, mais pas en arabe. C’est en substance le message adressé par certains parents d’élèves à deux instructrices qui ont voulu faire chanter les enfants en cinq langues, dont l’arabe.

Selon France3 Corse, les deux enseignantes de l’école primaire de Prunelli-di-Fiumorbu - un village avec une forte communauté marocaine - ont été même «menacées» pour avoir voulu faire chanter à des enfants une partie de "Imagine" en arabe. Elles avaient pris cette décision dans le cadre d’une kermesse scolaire de fin d’année prévue le 26 juin, d'après la même source.

Certains parents d’élèves ont ainsi menacé le déroulement de la kermesse. Et en réaction, les deux enseignantes ont contacté l’inspection d’académie qui, à son tour, a déposé plainte contre X pour menaces racistes, explique la même source. Le recteur, Michel Barat, a aussi apporté son soutien aux deux enseignantes, regrettant cette «attitude inqualifiable contre les valeurs que représente l'école».

Amalgame entre langue et religion

Contactée par Europe1, la directrice de l'école primaire explique que «certains parents nous ont dit qu'ils s'opposaient aux répétitions puisqu'ils s'opposaient à ce que leurs enfants entendent la langue arabe. Ils menaçaient d'empêcher les enfants de chanter sur scène». 

«Des parents ont précisé qu’ils ne voulaient pas que leur enfant parle arabe. Nous étions prêts à l’entendre. Sauf que certains ne voulaient même plus qu’ils viennent à l’école lors de cette demi-heure dédiée à la prononciation en arabe. Et ça, ce n’est pas possible», a aussi réagi une enseignante dans un reportage de France3 Corse.

Dans un communiqué repris par les médias français, les enseignants ont déploré «l’amalgame entre langue et religion ainsi que la désinformation véhiculée par certains parents». La kermesse a été finalement annulée, car selon eux, «l'espace de neutralité dû aux élèves et la sécurité de personnes ne peuvent être garantis». Ils assurent «respecter les programmes d'enseignement inscrits dans les instructions officielles».

Reportage de France3 Corse ViaStella