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Grand Angle

Investissement au Maroc : Des MRE dénoncent une « escroquerie » de 15 millions DH et réclament justice

Encore une affaire d’escroquerie présumée au Maroc faisant des malheureux parmi la communauté des Marocains résidant l’étranger. Après avoir investi 15 millions de dirhams pour un projet immobilier à Casablanca, des MRE se retrouvent aujourd’hui ruinés. Le mis en cause se faisait passer à l’époque pour le frère d'un ministre et promettait des «facilités» à ses partenaires.

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Le 22 juin prochain, le tribunal de Aïn Sebaâ rouvrira un dossier assez lourd qui a déjà connu plusieurs rebondissements judiciaires. Il s’agit d’une présumée affaire d’escroquerie touchant des MRE venus investir au Maroc en 2010, mais qui affirment avoir été arnaqués par l’un de leur compatriote résidant au Maroc.

Il se faisait passer pour le frère d’un ministre

«J’ai visité le salon de l’immobilier à Paris en avril 2010 et j’ai été très intéressé par les perspectives au Maroc, vu que c’était le début de la crise en France. J’en ai parlé à mes proches qui étaient très emballés», se souvient Abdessamad L. dans un entretien avec Yabiladi. Résidant en France, il arrive ainsi au Maroc pendant l’été avec quatre autres associés MRE dont deux du Pays-Bas. «On a fait la rencontre d’un dénommé M. C. qui détenait une agence immobilière non loin de la cour d’appel de Casablanca. Il prétendait être un spécialiste de l’immobilier et frère d’un ministre marocain de l’époque, nous rassurant qu’en raison de cela, nous obtiendrons des facilités pour le lancement de notre projet», raconte le MRE, soulignant qu’un premier investissement immobilier test réalisé sans problèmes les a mis en confiance.

Dès lors, l’expert immobilier leur propose de nouveaux investissements plus intéressants. «Il nous a orienté vers son ami dans le cadre de l’acquisition de terrains en melkia (bien immobilier de droit coutumier non déclaré au cadastre, ndlr) en nous certifiant obtenir les titres de propriétés sans aucunes difficultés grâce à son réseau et notamment sa filiation au ministre», se souvient notre source.

Le groupe de MRE pose donc la première pierre de son projet en 2011 suite à l’achat de deux terrains en melkia à Bouskoura, pour 8 millions de dirhams. «Ce moment marque le début d’un cauchemar sans fin car une fois les fonds débloqués, nous avons été confrontés à de multiples difficultés», se souvient notre interlocuteur avec regret. En effet, quelques temps après, l'expert leur demande de laisser tomber cette acquisition pour une autre. «Il disait qu'il y avait des problèmes sur Bouskoura et nous proposait un meilleur terrain, un peu plus cher, mais très bien situé en bordure de mer à Tamaris», explique M. L. A ce moment, l'expert leur fait une autre proposition. «Il nous a demandé de compléter la somme déjà versée afin d’atteindre les 15,5 millions de dirhams pour la nouvelle acquisition et de lui céder 37% du nouveau terrain, promettant de faire toutes les démarches nécessaires à ses frais et de nous remettre le titre foncier dans 6 mois», raconte notre interlocuteur.

Ne voulant pas perdre l'argent déjà investi, les 4 MRE acceptent l'offre. Mais à l’échéance promise, ils n'obtiennent rien. «Prétextant» quelques difficultés, l'expert leur demande six mois supplémentaires. Mais au bout de cette période, le groupe de MRE n'aura toujours rien obtenu. De plus, la communication deviendra de plus en plus difficile avec leur «partenaire», car ce dernier ne répondra plus aux appels.

18 millions de dirhams perdus

C’est alors que les MRE s’apercevront de la «supercherie». «On s’est rendu compte que le terrain qu’il nous proposait était en train d’être immatriculé par une autre personne. Nous avons émis une opposition et porté plainte contre M. C. en juin 2013. Il a été entendu par la police et a reconnu nous avoir pris de l'argent et cinq personnes ont également témoigné de cela devant la police», raconte M. L. A ce moment, le procureur décide de poursuivre le mis en cause en état de détention provisoire le temps de l'enquête. «Mais à notre grande surprise, il a été libéré juste avant l’Aïd El Kebir. Le juge d'instruction avait décidé d'abandonner toutes les charges qui pesaient contre lui, sans même nous entendre», explique le MRE encore sous le choc de ce traitement judiciaire qu’il estime «incompréhensible».

Immédiatement, le groupe d'amis a fait appel de l'ordonnance de non-lieu. La Cour d'appel leur a ensuite donné raison, estimant que le juge d'instruction n'avait pas à libérer le mis en cause. Ce dernier se pourvoit en cassation à son tour, mais les MRE l’emportent une seconde fois et la procédure devra reprendre depuis le début. Chose curieuse cependant, le présumé escroc jouit toujours de sa liberté. Pourtant, «la police nous a dit qu’il a déjà fait la prison trois fois pour des millions de dirhams dans différentes affaires d’escroqueries», souligne notre interlocuteur qui - avec ses amis - comptent jusqu'à 18 millions de dirhams dépensés depuis 2011 entre l'achat du terrain, les déplacements entre le Maroc et la France, ainsi que les démarches judiciaires. «Sur les papiers il y a quatre noms, mais en réalité c’est l’argent de 20 personnes», précise-t-il déçu.

D'autres victimes

D’après lui, le prétendu expert immobilier travaillerait avec tout un réseau «de malfaiteurs» constitué de «samsar (intermédiaires immobiliers, ndlr), avocats, notaires…». De plus, l’homme est actuellement la cible de plusieurs plaintes pour des affaires similaires. Et elles n’émanent pas seulement de Marocains de l’étranger. Bouziane Boudjenah, gérant de société à Bordeaux en sait quelque chose. Ce Français d’origine algérienne bataille depuis 7 ans pour obtenir gain de cause. La même personne lui a «escroqué 1 360 000 dirhams en plus de ses bureaux à Marrakech dans le cadre d’un achat de terrain pour un projet hôtelier». «Il est allé jusqu’à prendre des actions de ma société», confie-t-il à Yabiladi.

Tous ont pris un même avocat à Casablanca qui suit le dossier, Me Hicham Bensif. «C’est énorme comme affaire», dit-il à Yabiladi, sans vouloir entrer trop dans les détails. D’après lui, l’audience du 22 juin sera la 5ème depuis le début. L’avocat espère que le mis en cause se présentera enfin.

Appel à la justice

Pour leur part, les MRE attendent impatiemment que justice leur soit faite. «Nous sommes aux bords de la faillite financière, nous croulons sous les dettes et avons entrainé dans cette spirale infernale nos familles, parents, frères et sœurs… Nos vies sont devenues synonymes de tracas et de stress. Nous sommes paralysés par la peur de perdre les économies de 20 années de dur labeur de nos proches», explique Abdessamad L., soulignant que pour investir dans ce projet immobilier, ils ont vendu toutes leurs possessions à l’étranger et cédé au mis en cause leurs biens au Maroc (appartements, maisons, voitures…).

Ils assurent avoir écrit à la Fondation Mohammed V et au Cabinet royal pour évoquer leur situation, mais n'ont pas obtenu de retour. «L’Etat nous encourage à investir dans notre pays d’origine, mais une fois sur place nous trouvons des escrocs. Je n’ai rien contre la justice marocaine, mais quand un faussaire de la catégorie de ce monsieur circule librement à Casablanca, alors que des enfants vont en prison pour vol de mobylette, on se demande ce qui se passe», s’insurge le MRE.

Corruption
Auteur : farouq1
Date : le 16 juin 2015 à 16h40
Salam Moustawa
Il ne faut pas croire que tous les investiseurs sont honnete dans le cas de ces personnes chef de police et les deux francais cet histoire n est pas claires,le policier etait sous surveillance de plus pourquoi arreter les deux francais puis relacher et que le gouvernement francais n a pas reagit a cet arrestation,tu voit sa c est une chose qu il n y a pas dans ton article,aujourd hui la famille Lodige a abandonner les pousuites au Maroc pourquoi!!!!!!!!!!!
A bientot bon ramadan khouya
affligent
Auteur : dklic
Date : le 16 juin 2015 à 15h10
oui c'est affligent , de voir comment le Maroc fonctionne quand on lis cet article . le jour ou il n'y aura plus d’étranger pour investir , plus de touriste ,plus de MRE . de quoi vivra le Maroc ? l'agriculture ? le Maroc se tire une balle dans le pied avec la corruption de ses fonctionnaires ,a tous les niveaux .
Et on se demande comment attirer les invistisseurs etranger
Auteur : Moustawa
Date : le 16 juin 2015 à 13h32
Le Maroc avance en reculant
Auteur : banou el hellel
Date : le 15 juin 2015 à 13h18
dklic :

Pour sortir de Melilla il faut 4 heures pas 1 heure .
Parce que un douanier travaille, les 9 autres douaniers restent assis à discuter entre eux de la pluie et du beau temps , pour la police de la frontière c'est pareille .
Et on veut nous faire croire à la Télé marocaine que le Maroc avance , oui avance comme les neuf douaniers assis .
maroc immature
Auteur : dklic
Date : le 12 juin 2015 à 09h51
quand tu vois l’état de la justice et de la gouvernance du pays ; tu te dis que les colons avait raison de nous envahir . notre peuple est comme un enfant immature à qui tu ne peut confier aucune responsabilité . c'est pour ça que des dingue comme DAESH progresse partout . au moins sous HASSAN ll il y'avait un semblant d'ordre . un exemple que rencontre les MRE , la douane il faut pratiquement 1 heure entre le débarquement du ferry et la sortie du port , chez le voisin espagnol 20 minutes . il y'a un problème au niveau des douanier qui ne sont pas compétant il sont là pour se faire de l'argent sur le dos des mre qui rentre dans leurs pays et le gouvernement et le palais le savent et ne font rien .
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