Drame de Oued Cherrat : Les proches des portés disparus laissés sans soutien

Après le drame de la veille qui a couté la vie à au moins 6 mineurs, la plage de Oued Cherrat, relevant du territoire de la préfecture de Skhirat-Témara sonnait creux dans l’après-midi du 7 juin. Il ne restait plus que certains éléments de la Protection civile, deux zodiaques, un jet-ski et un hélicoptère de la gendarmerie royale. La foule et les nombreuses voitures qui avaient massivement investi les lieux dimanche lors de la visite du ministère de l’Intérieur, Mohamed Hassad, avait complétement disparu.

Les proches des 5 enfants portés disparus sont bien entendu encore présents sur place. Ils sont en état d’alerte depuis plus de vingt-quatre heures, scrutant les vagues qui s’échouent sur la plage à la recherche de signe de leurs enfants. Ils attendent sous un soleil de plomb et sans la moindre assistance. Les services compétents n’ont mis à leur disposition aucune tente pour les mettre à l’abri du soleil en cette période de chaleur alors que parmi eux il y a des hommes et des femmes âgés. C’est sans doute le minimum qu’attendent de la part des autorités ces familles doublement éprouvées. En plus de la disparition de leurs enfants dans des conditions tragiques s’ajoute l’anxieuse attente d’une triste nouvelle qui semble inéluctable.

Le roi a ordonné d’apporter aide et soutien

Un reportage dédié à la valorisation du travail effectué par les équipes de sauvetage diffusé, hier soir, au JT francophone de 2M corrobore ce constat. Les séquences réservées aux familles n’ont fait état d’aucune assistance. Et il en est de même, 45 minutes plus tard, sur le JT d’Al Aoula alors que d’habitude les médias officiels n’hésitent pas à faire la promotion des aides apportés à une population en situation de nécessité.

Et pourtant dans son message de condoléance du 6 juin, le roi Mohamed VI avait donné «ses hautes instructions aux autorités sécuritaires et territoriales compétentes et aux services de santé pour prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de prêter assistance aux victimes, rechercher les disparus et apporter toutes les formes d’aide et de soutien nécessaires aux familles éplorées, en signe de compassion à leurs douleurs et pour atténuer leurs souffrances».

Le message du roi n’a semble-t-il pas été entendu. Alors à qui incombe la responsabilité de cette négligence ? Le gouvernement, la Protection civile, le ministère de l’Intérieur ou à moins que ce ne soit celle du président de l’association de taekwondo de Benslimane qui a emmené les enfants sur une plage interdite à la baignade et à qui on met déjà tous sur le dos.