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Grand Angle

Much Loved : Un extraordinaire cadeau électoral et idéologique

Si s'opposer à la censure du film était une réaction saine en début de semaine - surtout au vu de la maladresse manifeste du ministre de la Communication - que dire après le visionnage de 3h20 des rushs du film ? 

Publié
L'équipe du film Much Loved au Festiival de Cannes / DR
Temps de lecture: 3'

Ces mêmes rushs dont le réalisateur et les producteurs du film semblent se désolidariser en menaçant dans un communiqué laconique de poursuites pénales ceux qui "nuiraient à leur film" en les faisant circuler.

Dans ce communiqué la menace des producteurs atteint un paroxysme de mauvaise foi et de manipulation. Ces scènes - présentes ou non - dans la version finale du film ont bien été tournées et de nombreuses séquences de pornographie manifeste semblent être en violation flagrantes des dispositions du code de la presse et du code pénal.

Vous relèverez que loin d'infirmer l'appartenance ou non de la séquence aux rushs du film, Nabil Ayouch et ses producteurs se contentent de marteler que la scène n'est pas dans le film (comprenez la version finale) mais en créant quand même une certaine confusion à l'heure où de nombreux internautes n'avaient pas encore vu les autres séquences.

Quand le dealer menace ses clients

Comme des milliers de Marocaines et Marocains, j'ai vu les 3 heures 20 de rushs du film Much Loved, et la séquence de la fellation (clôturée par un anulingus non équivoque) qui avait filtré avant les autres y figure bien achevant d'ôter tout doute aux derniers réfractaires manipulés par le communiqué de la production pensant à un faux. 

Nabil Ayouch, en menaçant les internautes avec le même ton péremptoire qu'un Bachar el-Assad voulant couper l'internet, semble oublier que cette scène obscène fait de lui, ses acteurs et son équipe des personnes passibles de peines d'emprisonnement. On peut en outre facilement imaginer les conséquences désastreuses sur la "liberté de création artistique".

De l'égoïsme, de la provocation, de l'inconscience, de l'irresponsabilité ? Beaucoup de questions demeurent en suspens et malgré ma volonté de démêler le vrai du faux, Nabil Ayouch n'a pas cru devoir donner suite à mes nombreux appels téléphoniques, ayant été au préalable informé de la teneur de mes questions. 

Néron brûle Rome 

Que ce soit sur le fondement des articles 59 et suivant du code de la presse qui réprimandent la pornographie ou 483 et 490 sur les atteintes aux bonnes moeurs et l'outrage à la pudeur du code pénal, les bases légales ne manquent pas à un procureur pour poursuivre Nabil et son équipe. D'ailleurs, je ne serais pas étonné qu'à l'heure où j'écris ces mots des sécuritaires à Marrakech se demandent comment ils n'ont pas été informés d'un tournage de ce type.

On comprend donc mieux la fébrilité du réalisateur ou la décision d'un Mustapha El Khalfi ayant motivé sa décision d'arguments flous. Comment les services du ministère de l'Intérieur, si prompt à intervenir en plein tournage d'une émission de débat, ont-ils pu laisser se dérouler des semaines de tournage d'un film grand public mais dont certaines scènes sont pornographiques ?

Nabil Ayouch n'assume pas son erreur, et est responsable des fuites puisqu'il a fait montre d'un manque de diligence manifeste à protéger les rushs dangereux de son film. Grisé par l'invitation à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, il n'a probablement pas réalisé que dans sa prise de risques inconsidérée, inutile et dangereuse, il provoque avec lui la cristallisation de la haine à l'encontre de ses acteurs et probablement l'augmentation des contrôles des futurs tournages. Surtout, il a trahi le camp dont il a voulu se faire le héraut, donnant du grain à moudre aux discours les plus radicaux. 

#VisitMarrakech

Le noble plaidoyer de départ, répété comme un leitmotiv, faisant de son film une fresque sociale à l'intérêt public salutaire semble être désormais définitivement balayé. En réalité tous ceux qui visionneront ces séquences y verront un enchaînement de clichés et de préjugés mis en scène sans aucun sens esthétique (vulgarité, sorcellerie, vols, etc). La ville de Marrakech, dont la réputation de destination sexuelle est difficile à enlever malgré les efforts, va encore pâtir des effets néfastes de ces fuites ou de ce film.

Mustapha El Khalfi qui a assumé l'interdiction, même si elle devait finalement avoir un sacré fondement sécuritaire, doit boire du petit lait. Autre grand bénéficiaire de ce dérapage cinématographique, Mustapha Ramid. Son projet contesté de réforme du code pénal visant à le rendre encore plus liberticide, vient d'obtenir un sacré coup de pouce. Au sein du PJD, Nabil Ayouch doit être "much loved" !

De quelle réalité vous parlez ?
Auteur : nbensaid0104
Date : le 05 juin 2015 à 15h57
Oui de quelle réalité vous parlez ? c'est ça la femme marocaine à votre avis ?
Vous voulez voir la réalité, mettez des caméras dans les maison et suivez les taches d'une femme marocaine ( je parle de la grande majorité ) depuis 5h du matin jusqu'à 10h du soir au lieu de nous rapporter ce qui ce passe dans les bars !!! tout le monde sait se qui se passe dans les bars et ce n'est pas seulement au Maroc c'est dans le monde entier.... c'est une image des prostitués et cette dernière ne représente en rien la femme marocaine....
Ayouch et son équipe doivent dormir la nuit et se réveiller de bonheur pour suivre les vrais taches de la femme marocaine au lieu de dormir le jour et de se réveiller que la nuit pour aller voir ce qui se passe dans les endroits où il y a que des gens de nuit....
Ayouch et son équipe doivent aller voir ses femmes qui travaillent dans les champs et qui viennent le soir pour commencer d'autre taches; ménage, diner et même les courses...
Ayouch et son équipe doivent sortir très tôt le matin et aller prendre les bus et les charrettes et les grands taxi avec les femmes marocaines et direction usines et surtout essayer de faire ça en hiver dans des quartier industriels où il n y a même pas d'électricité.
Ayouch et son équipe doivent se réveiller très tôt pour voir les femmes marocaines employés et fonctionnaire, après ménage et préparation petit déj et même dej sortir et revenir que le soir pour encore faire les devoirs avec ses enfants et encore du ménage....
Ce sont des vrais marocaines et elles sont plus que 90% de femmes alors comment vous voulez présenter la femme au monde entier par 10% ????
Deuxièmement, supposons que Ayouch et son équipe veulent présenter un problème qui existe au Maroc afin de trouver une solution pour ça. il y a d'autre manière pour présenter le problème sans passer à exécution, en Amérique en Europe , du monde entiers des producteurs, des scénaristes et des acteurs avant Nabil Ayouch et son équipe ont présenté le problème de prostitution mais sans les scènes 'SHOUHA" et sans un langage de...(j'ai pas trouvé le mot)...
Much Loved
Auteur : serenitéfirst
Date : le 03 juin 2015 à 13h51
Un brouhaha énorme autour d' un film que finalement personne n'a encore visionné dans sa forme finale: on aurait voulu faire un énorme buzz et une pub sans précédent à ce qui semble être une œuvre médiocre qu'on ne s'y serait pas pris autrement. Car le vrai problème est là: surfant sur les misères de Sidi Moumen ou les cas larmoyants des gosses des rues, Nabil Ayouch, qui saIt ce que pub veut dire, veut se hisser au niveau des Grands. Il lui manque hélas la maturité et le talent pour en être. A croire que l'on peut remplacer le talent par les relations mondaines (ou l'aide de Papa) on finit par confondre vulgarité et étude sociologique, empathie et voyeurisme, bling bling et flamboyance.
Pourquoi interdire cet apparent navet? Laissez donc le public voir et juger: ce serait le chemin le plus sur pour donner un coup d'arrêt aux "réalisations" débiles de celui qui prend les marocains pour des incultes. Cela n'a rien à voir avec la morale, bien au contraire. C'est une question de salubrité publique, pour apprendre aux marocains ce qu'il ne faut surtout pas voir en matière de cinéma!
N'est pas Kosta Gavras qui veut...
@Dr.destouches
Auteur : charmeur de serpent
Date : le 02 juin 2015 à 14h27
C'est tout ce que vous avez trouvé à dire ? Vous cherchez à déclencher la confrontation et les hostilités ?

Vous savez très bien que personne n'est épargné de ce phénomène de la prostitution. Donc, évitez de remuer le CACA parce que ça va sentir mauvais, après.
?? et que dire des scenes de meurtes sont -elle plus legale a voir?? Mr. Ezzouak
Auteur : ichiadmia
Date : le 02 juin 2015 à 13h57
Bon Mr. Ezzouak...mnt on utilise la lois pour juger un film fictionel-documentaire...et que dire si on applique ses memes legislations pour juger les scenes de meurtre qui sont omni-present dans n'importe quel film et meme dans les series tele.
Ayouch a fait son film et le seul qui peut et qui a le droit de le juger est le box office...et personne d'autres...oui on peut faire se balbal denoncer une realite qui nous range et qu'o aime pas voir en face,...mais ca doit rester au box offic ed e dire son mot....personne n'a ete force d'aller voir un film au maroc et ca depuis que le cinema existe
Viscéralement antipatriote.
Auteur : Dr.destouches
Date : le 01 juin 2015 à 18h54
Tout de même une remarque importante: depuis l'éclatement de ce scandale qui n'en est pas un , tant le phénomène dénoncé est ,depuis la nuit des temps , associé à notre identité, il est à noter qu'il n'ya pas eu le moindre commentaire malveillant ou moqueur de nos voisins de l'Est, ni sur nos sites ni dans leur presse. Je n'ose imaginer si un tel tsunami avait eu lieu en Algérie . sans doute le record de tous les temps , de commentaires et de moqueries . Un orgasme national sur les réseaux sociaux .
Je voulais juste souligner cette indifférence de nos voisins sur un sujet qu'ils auraient facilement exploiter pour rouler notre orgueil dans le KK. Ils ont , comme d'habitude, fait preuve de retenue et c'est tout à leur honneur.
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