Après la réconciliation politique, le Maroc et la France accélèrent leur coopération économique

La délégation qui accompagne le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane à Paris est marquée par une forte présence des patrons et hommes d’affaires. Et pour cause, la grande rencontre symbolisant la réconciliation du Maroc avec la France qui se tient ces jeudi 28 et vendredi 29  entre le Premier ministre et son homologue français Manuel Valls, ne tournera pas uniquement autour de la justice et des relations politiques.

Colloque et table ronde

En effet, la coopération économique occupera une place de choix dans les échanges durant ces deux jours. Outre les réunions en tête à tête entre les deux chefs de gouvernement, le patronat des deux pays tiendra un colloque sous le thème : «France - Maroc : nouvelles réalités, nouvelles coopérations, nouvelles frontières», rapporte L'Usine Nouvelle. C’est l’équivalent de l'événement habituellement organisé par les deux pays tous les 12 à 24 mois baptisé : «Club de Chefs d'entreprise France – Maroc». Il sera ouvert par la présidente de la CGEM Meriem Bensalah-Chaqroun et le président du MEDEF, Pierre Gattaz.

Par ailleurs, les hommes d’affaires participeront à une table ronde sur les investissements des entreprises marocaines en France. Parmi les entreprises marocaines présentes, Attijariwafa Bank et le groupe Safari par la voix de leurs présidents seront très actifs durant ces différents échanges en raison de leur titre de co-présidents du Club de chefs d'entreprise France – Maroc, responsabilité qu’ils partagent avec les groupes français Safran et Avril.

Plusieurs accords attendues

Chefs d’entreprises et hommes d’affaires marocains et français se mettront au parfum de tous les secteurs d’activité clés de la coopération économique entre les deux pays, à savoir, l’industrie automobile avec Renault notamment, l’aéronautique, pour ne citer que cela. Et plusieurs signatures de conventions sont attendues de l’issue de ces échanges.

C’est dire la dynamique d’accélération dans laquelle s’inscrivent aujourd’hui Rabat et Paris, après une année de brouille diplomatique. Hier mercredi déjà, le ministre marocain de l’Industrie Moulay Hafid El Alamy et le ministre français de l’Economie, Emmanuel Macron ont anticipé avec la signature d’une convention, pour le financement de l’extension du tramway de Casablanca. A l’issue de la cérémonie, Macron a déclaré que les deux pays ont «beaucoup d’ambition […] ensemble à l’international». C’est la raison pour laquelle les échanges entre patrons et hommes d’affaires toucheront également la stratégie actuellement déployée en Afrique, le Maroc s’étant désormais positionné comme «la porte» de l’Europe sur le continent.

En dépit des critiques des ONG internationales concernant le nouvel accord judiciaire entre Rabat et Paris, les deux gouvernements ne reculent donc pas. D'ailleurs dans la foulée de leur réconciliation, le Maroc pourrait bientôt accueillir une nouvelle usine dédiée à l’automobile après celle de Renault à Tanger, puisque le constructeur français PSA Peugeot Citroën envisagerait d’installer une unité près de Kenitra.