Parlement : Benkirane interpellé sur la construction de barrières avec l’Algérie

Hier à la Chambre des représentants, le chef du gouvernement a justifié la construction de barrières sur la frontière Est avec l’Algérie. C’est d’ailleurs la première fois qu’il aborde publiquement ce sujet suite à la question d'un député de l’opposition au sujet des conditions économiques de plus en plus difficiles des habitants de l’Oriental.

Le parlementaire a demandé au PJDiste de s’enquérir de la réalité sur le terrain auprès des élus de son parti. Visiblement, le chef de l’exécutif ne s’attendait pas à une telle intervention, d’autant qu’elle ne figurait pas sur le programme des questions. Il a simplement promis de trouver une solution aux problèmes de la zone mais sans entrer dans les détails.  

Le dimanche à l’occasion d’un meeting politique à Oujda, Ilyas El Omari a demandé au gouvernement de concéder des «avantages» à la population de l’Oriental pour son rôle de «gardienne des frontières». L’Homme fort au PAM a mis en garde contre les conséquences de l’exode des jeunes vers d’autres villes offrant plus d’opportunités d’emploi sur la croissance démographique de la région.

Le blindage de la zone se poursuit

La fermeture des frontières, depuis 21 ans, et les mesures prises par Rabat et Alger contre la contrebande de carburants ont négativement impacté les revenus des familles de la zone. La semaine dernière, une famille composée de douze membres résidant de la commune rurale Ahl Angad, relevant du territoire de Oujda, ont traversé les quelques kilomètres les séparant de l’Algérie pour demander l’ «asile économique». 

Un contexte difficile aggravé par la course que mènent le Maroc et l’Algérie pour blinder la région en caméras de surveillance et détecteurs de mouvements sur des centaines de kilomètres. Rabat s’apprête d'ailleurs à construire à Jbel Osfour (province de Jerada) une nouvelle barrière de 14 km. L’appel d’offres a déjà été lancé. Le nom du maitre d’œuvre sera connu dans les prochains semaines. En prévision à ce chantier, des éléments des forces armées royales sont en place pour retirer des mines antipersonnel.