Hier soir, une dépêche MAP a annoncé que le département de Mohamed Hassad a déposé une plainte auprès du parquet général contre «des personnes qui ont préparé et distribué un rapport comprenant des accusations graves de pratiques d’espionnage». Le ministère a demandé une enquête à ce sujet en vue d’identifier les auteurs de ces accusations. Le communiqué laisse aux services de Mustapha Ramid le soin de poursuivre les personnes ou les parties qui lui auraient porté préjudice.
Cette action intervient après la publication d’un rapport intitulé «Les yeux du pouvoir», élaboré par l’ONG Privacy International. C’est un recueil de témoignages de journalistes, de militants des droits de l’Homme et d’activistes sur les réseaux sociaux qui se disent «victimes d’espionnage numérique» de la part des autorités. Le document conclut que toute l’opération de surveillance des mails et des pages sur Facebook a été lancée dans le but d’ «empêcher un Printemps marocain».
Hassad a pris le relais d’El Khalfi
Avant de frapper la porte de la justice, le cabinet Benkirane a réagi à la teneur du rapport. Jeudi, lors d’un point de presse tenu à l’issue de la réunion hebdomadaire du conseil de gouvernement, Mustapha El Khlafi s’est félicité du bon niveau de la liberté dans l'utilisation d’internet au royaume.
«Les rapports des organisations internationales sur la liberté de la presse et de l'internet confèrent au Maroc une place de choix», estime le porte-parole du gouvernement. Dans une réponse indirecte aux «accusations» de Privacy International portées contre le département de l’Intérieur, El Khalfi a rappelé «les rapports de certains réseaux sociaux et moteurs de recherche qui placent le Maroc parmi les pays qui ne demandent pas d'informations sur les utilisateurs». Le PJDiste a également souligné que «l'accessibilité et la liberté au Maroc a progressé de 20 points dans ce domaine», selon un document du Forum Davos.
Mercredi 6 mai, les forces de l’ordre ont encerclé le siège central de l’AMDH afin d’empêcher la tenue d’une conférence de l’Association droits numérique sous prétexte qu’elle n’est pas reconnue par le ministère de l’Intérieur. L’ADN comptait présenter le travail réalisé par Privacy International.