Grande mosquée de Barcelone : Vers une concrétisation du projet marocain ?

Le Maroc «veut rapidement» réaliser son projet de construction d’une grande mosquée en Catalogne, rapporte ce vendredi 24 avril le journal espagnol ABC citant des sources proches du dossier. D’après le quotidien, le Maroc travaillerait sur ce projet depuis une dizaine d’années. Mais c’est seulement en septembre 2014, au lendemain de la polémique sur l'invitation faite au Maroc de s'impliquer dans l'islam catalan, que ce projet de mosquée a été révélée par la presse ibérique.

Après plusieurs rencontres entre responsables marocains et espagnols au cours du deuxième semestre 2014, les autorités chérifiennes cherchent actuellement le meilleur emplacement pour la future mosquée, selon ABC. Elles auraient même déjà contacté certains conseillers municipaux, histoire de voir s’il serait possible d’obtenir une espace dans leur municipalité. Pour l’instant, indique la même source, la commune de Badalona (au nord de Barcelone) serait privilégiée.

Maroc VS Qatar

L’an dernier, la presse espagnole expliquait le projet marocain était motivé par le désir de devancer le Qatar qui lui-aussi ambitionne de construire une grande mosquée en Catalogne. Mais le royaume chérifien est également motivé par la volonté de contrer l’extrémisme religieux qui prend de l’ampleur au sein des 500 000 musulmans de la région, dont environ la moitié est d’origine marocaine. Une tendance qui s’est concrétisée avec plusieurs départs en Syrie de jeunes marocains.

Outre cela, Rabat craindrait un éventuel changement politique en Catalogne après les élections de septembre prochain qui devrait décider de l’indépendance de la région. Selon la presse, le Maroc voudrait profiter de ses excellentes relations avec Madrid pour lancer au plus tôt les travaux de la mosquée, afin de ne pas avoir à faire marche-arrière si les indépendantistes l’emportaient.

L’autre facteur gênant serait celui de l'Union des centres culturels islamiques de Catalogne (UCCIC), une organisation anciennement dirigée par Nourredine Ziani. Des rivalités de leadership ont été découvertes, lesquelles pourraient compromettre le projet. Le Maroc, toujours discrêt sur ce type de projet, demeure silencieux.