Bactérie tueuse d’oliviers : Le Maroc stoppe les importations

«Xylella, on abat le premier olivier dans les Pouilles», titrait la presse italienne le 13 avril. En fait, 104 oliviers étaient abattus dans la région dès mars 2014 pour tenter de combattre la prolifération d’une bactérie dévastatrice, le Xylella fastidiosa. Le danger pour les oliveraies est tel que le Maroc dans le sillage de la France a décidé, dès le 6 avril, de suspendre l’importation de l’Italie des plants des espèces hôtes de la maladie de Pierce causée par la bactérie Xylella fastidiosa (oliviers, agrumes, rosacées à noyau, vignes, lauriers rose, chênes …etc.). Pour l’heure aucun cas n’a été recensé au Maroc.

L’ONSSA a également procédé à un «renforcement des contrôles phytosanitaires à l’intérieur du pays et aux frontières lors des importations des plants des autres origines», selon Karima Zouine, responsable à la direction communication de l’Office. Elle a également alerté les premiers à intervenir lors d’une importation : les douaniers, à travers l’Administration générale des douanes et l'Association des transitaires agrées en douane.

Comme Ebola

«Il s’agit d’une bactérie qui fait des ravages terribles, c’est comme Ebola, il faut que le gouvernement mette tout en place pour protéger nos oliviers », s’alarme Mohammed Aguezzale, vice-président des huileries de Meknès. «Le seul moyen naturel de propagation de X. fastidiosa étant ces insectes piqueurs suceurs qui ne peuvent généralement voler que sur de courtes distances allant jusqu’à 100 mètres, la  circulation de plants infectés destinés à la plantation constitue le moyen le plus efficace par lequel X. fastidiosa se propage sur de longues distances», indiquait le 26 novembre 2013, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

En Italie, la bactérie détectée à l’automne 2013 n’a cessé de gagner du terrain. De 8000 hectares atteints en novembre 2013, elle menace 1 an et demi plus tard 241 000 hectares dans les Pouilles, à l’extrême sud-est de l’Italie. A titre de comparaison, le Maroc compte 784 000 hectares d’oliviers.

«De notre côté  n’y a rien à faire. On ne peut pas traiter par prévention. Il y a seulement l’arracheuse. Moi, je suis très attentif. Je surveille les alentours, les oliveraies avoisinant les miennes, pour m’assurer que la maladie ne les a pas encore atteints, raconte Mohammed Aguezzale, vice-président des huileries du Maroc. J’ai aussi appelé des collègues en Tunisie, comme ils sont plus près de la Sicile, mais non pour l’instant la maladie n’est pas chez eux.»