La guerre au Yémen est un autre point de discorde entre l’AMDH et le ministère de l’Intérieur. Pour manifester contre l’opération «Tempête de la fermeté», le Réseau démocratique marocain de solidarité avec les peuples, où les camarades d’Ahmed El Hayej sont fortement présents, avait décidé d’organiser un sit-in devant le siège du parlement samedi à 19h. Il a été violemment dispersé par les forces de l’ordre.
L’intervention des autorités aurait causé, selon un premier bilan établi par l’ONG, une trentaine de blessés dans les rangs des manifestants. Parmi eux se trouvent des membres influents au sein du bureau central de l’AMDH et de ses structures parallèles. La même source fait état de l’ «arrestation» et «le passage à tabac dans une fourgonnette de police de deux de ses militants» avant qu’ils ne soient libérés.
Faible mobilisation
Dimanche, le Réseau a demandé dans un communiqué la fin de la participation du royaume à la guerre contre les Houthies et leur allié, le président déchu Ali Abdellah Saleh. Le Collectif a annoncé, également, la tenue dans les prochains jours d’une conférence de presse en vue d’expliquer les raisons de son opposition à l’opération «Tempête de fermeté» dirigée par l’Arabie saoudite.
La positon de l’AMDH et des ses alliés semble toutefois susciter très peu d’enthousiasme. Sur ce dossier, l’adhésion des Marocains aux appels du Réseau démocratique marocain de solidarité avec les peuples est restée très faible. On est loin des grandes marches de solidarité avec la Palestine ou l’Irak. Plus pragmatique, l’opinion publique semble suivre la position adoptée par le Palais dès le lancement des premières frappes aériennes, il y a vingt-six jours.
La bénédiction de la mosaïque des mouvements islamistes au Maroc à l’intervention militaire saoudienne au Yémen a également privé l’AMDH et ses camarades du parti d’extrême gauche de la Voie démocratique, d’un soutien inestimable. Dans l’ensemble les conservateurs sunnites considèrent que l’opération «Tempête de fermeté» est le dernier rempart contre un raz-de-marée chiite qui menace toute la région du Golfe. Selon eux, il a déjà permis à l’Iran d’ «envahir» deux Etats arabes : la Syrie et l’Irak. Sans oublier qu’elle compte au Liban avec le Hezbollah un «Etat» dans l’Etat.