Nouveau coup dur pour Adil Charkoui. Le Collège de Rosemont à Montréal a mis fin à son contrat, a annoncé la direction dans un communiqué rendu public ce jeudi, rapporte la presse canadienne.
Respecter le règlement intérieur du collège à l'extérieur ?
En effet, l’imam d’origine marocaine et président du Centre communautaire islamique de l'Est de Montréal (CCIEM) louait une salle du collège pour des activités sportives sous l’étiquette de son Club de Karaté et de kick-boxing Les Compagnons (CKKC). Le Collège de Rosemont avait suspendu son contrat au même moment que le Collège de Maisonneuve, sur fond de soupçons de radicalisation des enfants par ses enseignements.
En mars dernier, le Collège de Maisonneuve a levé la suspension et la décision du Collège Rosemont était toujours attendue. Lors d’une rencontre avec Adil Charkaoui, la direction de l’établissement lui a imposé la condition de «respecter les règlements du Collège à l’extérieur de l’enceinte de l’établissement», selon le communiqué du Collège. Ce que l’imam marocain n’a pas digéré.
Charkaoui assume son refus
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, M. Charkaoui a dénoncé cette démarche, estimant que le Collège «a voulu imposer de nouvelles conditions excessives et liberticides qui contreviennent manifestement aux chartes canadiennes et québécoises des droits et libertés». Soulignant que l’établissement n’a donné aucune précision quant à la possibilité de mise en œuvre de ses conditions, le responsable associatif demande : «À titre d’exemple, les boissons alcoolisées sont interdites dans l’enceinte du collège, le Collège de Rosemont va-t-il imposer cette interdiction à l’extérieur de son établissement à tous ses locataires, élèves et personnel ?». Précisant qu’il s’était engagé à respecter le règlement du Collège à l’intérieur de ses mûrs, M. Charkaoui assume son refus d’être tenu par cette charte à l’extérieur de l’établissement.
Cette affaire éclate au moment où un jeune est arrêté, mercredi, car soupçonné de vouloir rejoindre la Syrie. Son inscription sur Facebook à un séminaire religieux organisé par Adil Charkaoui semble avoir jeté à nouveau des soupçons sur l’imam marocain. D’après ce dernier en tout cas, «le Collège Rosemont profite de ce contexte […] pour rendre publique l'échec» de leurs discussions. Jugeant être dans ses droits, le président du Centre communautaire islamique de l'Est de Montréal n’écarte pas un éventuel recours en justice.