Malgré les évolutions du statut de la femme que le Royaume enregistre depuis près de deux décennies, l’étude conclut que «des avancées» sont encore à faire. Globalement, elle met l’accent sur les réformes légales, la participation des femmes dans la prise de décision tant dans la sphère publique que privée, et les violences envers les femmes. Le principal constat est que «même si l’égalité de traitement est consacrée par les constitutions, elle ne se traduit pas par les législations».
Pour leurs parts, les comportements observés dans la société marocaine ne facilitent pas l’intégration du principe de l’égalité des sexes. Conséquences : l’analphabétisme touche davantage les femmes ; leur accès à l’emploi a augmenté durant les dernières années mais reste inférieur à celui des hommes. Et «elles obtiennent plus difficilement des postes de cadres» dans leurs fonctions.
L’entreprenariat féminin continue d’être plombé par «l'absence de facilités de financement et de crédits» en dépit de son progrès. Sur le plan politique enfin, la position des femmes est jugée «faible» et «traduit les inégalités hommes-femmes dans la prise de décision économique et politique». Des indicateurs qualitatifs qui convergent avec le classement quantitatif publié récemment par le forum économique mondial (WEF).
Des actions prioritaires à mener
En guise de recommandations, l’étude voit la nécessité d’entreprendre des «actions prioritaires» à plusieurs niveaux. D’abord constitutionnel, en invitant le Maroc à prendre des dispositions relatives au principe de la «prééminence de la norme internationale sur la norme interne».
La création d’un ministère chargé de la condition féminine figure parmi les recommandations institutionnelles. Sur le plan juridique la suppression de la «polygamie» est souhaitée. Les médias sont également appelés à contribuer encore plus à l’amélioration du statut des femmes dans la société.
Huit autres pays sud-méditerranéens sont aussi appelés à faire des efforts pour l’égalité des sexes pour s’aligner sur les standards européens et internationaux. Reste à savoir si les différences de cultures et de religions ont été considérées avant ces appels vers des «avancées».