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Grand Angle

Maroc : Une famille MRE meurtrie par l'assassinat de leur père à Laâtamna

La famille Boukhala est meurtie. Leur père a été assassiné à son domicile il y a un peu plus de deux mois à Laâtamna, dans la province de Berkane. Leur seule prière désormais, que le coupable soit écroué et condamné à la hauteur de son crime. Récit.

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C’est dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31 janvier que M. Boukhala, 93 ans, a été assassiné à son domicile. «Il avait passé du temps avec mon frère qui l'a déposé chez lui en fin de soirée», relate à Yabiladi la fille du défunt, Samira. Le lendemain matin, les deux hommes avaient rendez-vous. Après avoir toqué à sa porte pendant longtemps sans aucune réponse, le jeune homme se rendra au commissariat et c’est ainsi que la police a a donné l’autorisation de défoncer la porte. «Mon père baignait dans une marre de sang», confie la jeune femme, d'une voix empreinte de tristesse.

Enquête

Une enquête a été ouverte, mais la famille se dit «inquiète». «Quand on est arrivé sur les lieux, il y avait encore là l’appareil dentaire de notre père. Je ne comprends pas pourquoi ça n’a pas été pris en compte par la police scientifique», confie Samira. Avec ses frères, ils sont convaincus que les assassins cherchaient de l’argent. Leur père était retraité d'une entreprise de métallurgie en France. Il était rentré au Maroc il y a de nombreuses années pour se consacrer à la culture des agrumes. Dans sa petite entreprise «qui fonctionnait bien», il employait quelques personnes.

«Nous pensons que les meurtriers le connaissaient bien et connaissaient bien la maison, parce qu’ils n’ont saccagé que les deux pièces où notre père gardait de l’argent. Ils n’en ont pas trouvé, alors ils l’ont torturé. Le rapport d’autopsie montre qu’il a subi un interrogatoire musclé», explique Samirat. La jeune femme juge cependant «étrange» que les voisins n'aient rien entendu. «Pourtant quand on était là-bas, on entendait ce qui se passait chez les voisins», remarque-t-elle.

Selon la famille, la gendarmerie aurait retrouvé «six empreintes exploitables» au niveau du cou de la victime. Mais l'enquête suit son cours et les proriétaires desdites empreintes n’ont toujours pas été identifiés. «Les enquêteurs ont auditionné plusieurs personnes dont les empreintes ont été renvoyées à Rabat pour examen», explique-t-elle.

La famille s’impatiente

Ce qui embête encore plus Samira et ses frères, c’est le fait qu’ils vivent en France et doivent suivre le dossier à distance. «Il y a beaucoup de lacunes dans cette affaire. Nous avons des interrogations, mais sommes limités parce que nous ne sommes pas sur place», confie la jeune femme.

Les Boukhala sont régulièrement en contact avec un des gendarmes en charge de l’enquête. Nous l’avons également contacté pour en savoir plus, mais tenu par le secret professionnel, il assure : «Je n’ai pas le droit de livrer des informations à la presse». A la gendarmerie de Saïdia, on nous renvoie directement vers l’Etat-major que nous avons tenté de joindre en vain. Au bureau de la province, le meurtre de ce vieillard semble méconnu.

De son côté, la famille s’impatiente, attendant que l’assassin de leur père soit écroué et condamné, même si elle convient que ce type d'enquête peut prendre beaucoup de temps. Elle espère néanmoins ne pas vivre le même scénario que la famille M'Birik, ces MRE qui attendent depuis plus d'un an l'évolution de l'enquête sur le meurtre de leur fils.

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