Les prétendants à la succession de Mohamed Abdelaziz tentent de profiter des absences répétées de leur chef. Certains osent même braver la loi du silence et parlent publiquement de «vacance du pouvoir», suggérant la mise en oeuvre des textes juridiques des statuts fondateurs du Polisario et de l'autoproclamée «RASD».
C’est le président du parlement qui serait appelé à occuper les commandes du mouvement pendant une durée de 40 jours, en attendant la tenue d’élections d’un nouveau secrétaire général du Front. Voilà quarante ans que Mohamed Erguibi, de son vrai nom, est à la tête du Polisario. A chaque congrès, il est réélu avec acclamation des participants.
Plus d’un mois et demi d’absence
La dernière fois qu’Abdelaziz a assisté à une réunion officielle remonte à plus d’un mois et demi. Le 17 février à Alger, il avait été convoqué avec l’ensemble de sa garde rapprochée et des chioukhs des tribus, à des entretiens d’urgence avec le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, et le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra. Depuis il a complétement disparu des radars séchant même plusieurs rendez-vous importants pour l’avenir de son clan à la tête du Front.
Ainsi, il n’a pu ni rencontrer l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental en tournée dans la région ni donner le lancement de «manœuvres militaires» à tirs réels dans la région Tifarity. Une très brève «opération» de deux jours seulement, la 3ème du genre durant les six derniers mois. Elle s'est conclue hier soir par l’organisation d’une petite cérémonie de remise de diplômes à certains participants, présidée par «le Premier ministre Taleb Omar». Un homme ne cesse de prendre du galon au sein de la hiérarchie du Polisario.
L’absence de Mohamed Abdelaziz n’a cependant aucune incidence sur le programme international du Polisario, tracé par le parrain algérien. Les cadres multiplient les déplacements à l’étranger à la recherche de nouveaux alliés. En revanche, c’est à l’intérieur des camps que son impact est bien visible. «Dans les rangs des fidèles du chef du Front, certains voient déjà leur avenir en Mauritanie et non plus à Tindouf», nous confie une source au Sahara.