«Nous avons sollicité le 30 septembre une rencontre avec le président Sarkozy pour qu'il intervienne en faveur de la libération du colonel Terhzaz, et nous attendons une réponse», a indiqué Me William Bourdon, devant la presse, cité par l’AFP. Nicolas Sarkozy «a souvent réagi lorsque des Français ont subi des injustices. Il ne peut y avoir deux poids deux mesures», a ajouté Me Bourdon.
Le colonel-major Kaddour Terhzaz, aujourd’hui âgé de 73 ans, a été condamné le 28 novembre 2008, à 12 ans de prison par le tribunal permanent des Forces armées royales (FAR). Il lui a été reproché d’avoir porté «atteinte à la sécurité extérieure de l'Etat». En 2006, l’ex- inspecteur en second de l’armée de l’Air marocaine, a adressé une lettre au roi Mohammed VI, dans laquelle il déclarait notamment que les «avions de combat marocains n'étaient pas équipés de dispositifs anti-missiles pendant la guerre contre le Polisario, il y a 20 ans». Ses proches ont toujours démenti la version officielle de divulgation de «secrets militaires» qui lui est reproché.
L’accusé en personne a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Il a même profité de l’affaire Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud pour envoyer une lettre à TelQuel (publiée dans le numéro 443 du 16 octobre 2010), dans laquelle, il a rappelé des événements de «sauvetage» de la ville de Smara à l’automne 1979.
Depuis sa condamnation, sa famille résidant en France ne cesse de se mobiliser, dans l’Hexagone mais aussi au Maroc, pour obtenir sa libération du colonel-major incarcéré à Salé. A noter que Kaddour Terhzaz détient la nationalité française. D’ailleurs dans son courrier daté du 20 mai 2010, adressé au ministre de la Communication, disponible sur son site de soutien, le colonel-major a écrit : «aujourd'hui j’ai la chance d’avoir deux pays que j’aime. Condamné à 12 ans de prison après 40 ans de carrière exemplaire, la machination montée par mon Pays d’origine m’oblige à faire appel à mon 2ème Pays pour obtenir ma libération».
Un rassemblement a eu lieu à Paris en fin janvier pour demander la libération de Kaddour Terhzaz. Auparavant, en décembre 2009, sa famille avait saisi une première fois la présidence française afin qu’elle intervienne auprès de Mohammed VI. Plus tard au mois de juin, sa famille, s’est rendue au Maroc. Elle a d’abord tenu à expliquer à l’opinion publique son combat et par la suite, elle a sollicité une grâce royale.
La famille de Kaddour Terhzaz espère que la grâce royale aboutisse. En attendant, la mobilisation de ses proches ne faiblit toujours pas, la conférence de presse de mercredi en témoigne.