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Grand Angle

Maroc : 6000 classes menacées par l'amiante ? Belmokhtar s'inquiète, le ministère tempère...

L’amiante dans les écoles est de nouveau dans le collimateur. Des révélations du ministre de l’Education nationale ont relancé le débat sur les dangers qu’encourent les élèves, notamment dans le monde rural.

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Rachid Belmokhtar, ministre de l'Education nationale / DR
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Les écoles publiques représentent-elles un danger pour la santé des élèves ? Le ministre de l’Education nationale a, peut être sans le vouloir, ouvert la boîte de Pandore. Il aurait reconnu lors d’une réunion à Rabat avec des syndicalistes, l’existence au Maroc de 6000 classes construites avec de l’amiante, une matière cancérogène. C'est notamment le cas dans le monde rurale où le préfabriqué est largement utilisé dans l’édification des établissements scolaires.

Les révélations en off de Rachid Belmokhtar ont fait la une des médias causant l’embarras au ministère. Le chiffre avancé par le ministre dépasse de loin celui des centrales syndicales. Celles-ci évoquaient "seulement" 3000 classes.

Le département contraint de réagir

Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, le ministère de l’Education nationale tente de nuancer les propos de Belmokhtar, assurant que pour le moment il «se penche sur le recensement des classes contenant de l’amiante, aidé en cela par des analyses confiées à un laboratoire spécialisé». Et d’ajouter que depuis 1997, le département a cessé de recourir au préfabriqué pour la construction des écoles.

Le texte du département de Belmokhtar, visiblement très embarrassé, s'est même permis de minimiser les risques en affirmant que «l’amiante ne constitue pas un danger sur la sécurité des personnes à moins que les constructions soient dans un état de délabrement». A peine nuance-t-il en rappellant sa «détermination à fermer toute classe dont les analyses prouveraient la présence d'une matière menaçant les usagers».

Il s’agit sans conteste d’un retour en arrière, du temps de Latifa Laâbida. L’ancienne secrétaire d'État chargée de l'Enseignement scolaire, sous le gouvernement Abbas El Fassi, avait toujours évité de se prononcer sur le sujet. Elle prétextait l'absence d’une étude sur les dangers de l’amiante sur la santé des élèves. Le dossier de l’amiante dans les écoles publiques est très ancien, puisqu'il avait été soulevé pour la première fois au parlement en 1994.

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