A320 de Germanwings : Qui sont les Marocains morts dans le crash

L’accident de l’A320 de Germanwings est encore frais dans les mémoires. 150 personnes ont péri dans le crash de l’avion survenu dans les Alpes françaises et les investigations sont toujours en cours. Un couple de marocains, qui venait tout juste de célébrer son mariage, n’a pas échappé à cette tragédie après avoir célébré leurs noces en Espagne. Leurs proches sont encore sous le choc, comme le montre un reportage du quotidien El Pais au domicile familial d’Asmae à La Llagosta, une municipalité de la province de Barcelone.

Selon les témoignages, Asmae avait encore les traces du henné marocain car elle venait de célébrer son union avec Mohamed qu’elle a rencontré il y a un peu plus d’une année. Khadija, sa sœur, est encore très affectée par le drame. «Je voulais savoir beaucoup de choses: l’aspect qu’elle avait, quels vêtements elle portait, si elle avait une particularité...», confie-t-elle à El Pais, alors que les sourates du Coran résonnent encore dans la maison pour apaiser un peu la famille dans ce douloureux moment.

Installée en Espagne depuis ses 4 ans

Les deux jeunes mariés sont tous originaires du nord-est du Maroc, de Nador précisément. Asmae, émigrée très tôt en Espagne à l’âge de 4 ans, a la nationalité espagnole. Elle a rencontré Mohamed il y a un peu plus d'une année. Après leurs fiançailles, leur mariage a été célébré samedi 21 mas dans un restaurant de Barcelone, Lar o'Marulo de Badalona. Quelques 200 invités étaient présents, explique El Pais.

«Asmae était rayonnante de joie, son rêve de se marier et de vivre en Allemagne s’était enfin concrétisé», raconte Khadija. «Je n’ai à aucun moment imaginé que ce rêve pouvait se transformer si vite et très brutalement en cauchemar !», ajoute la sœur meurtrie.

«Une sœur exemplaire»

Selon Khadija, la victime a toujours rêvé de retourner en Allemagne après avoir passé six mois à Francfort avec un oncle. Asmae est décrite comme une femme forte. Il y a 4 ans, elle a perdu son père dans un accident au Maroc. Arrivée très tôt en Espagne, elle étudie à l'école publique Joan Maragall. Elle et ses frères ont été parmi les premiers maghrébins à être inscrits dans cet établissement. «C’était une fille très douce, agréable et très calme», se souvient le directeur de l’école qui s’est confié au quotidien espagnol.

Khadija n'oublie pas l'appui qu'Asmae a fourni à la famille après le décès de leur père. «Ma sœur s’est occupé de tout: encourager ma mère, gérer les détails administratifs… Pour moi, c’est comme une mère aussi», explique Khadija, qui se rappelle de leur dernière conversation sur Watsapp où la jeune mariée les remerciait pour sa belle fête de mariage. La victime s’est aussi occupée de quatre de ses six frères à qui elle a payé les frais pour obtenir le permis de conduire. Après avoir fait des études de pharmacie, elle a été employée quelques temps dans une usine Mango de Parets.

Quant à Mohamed, tout juste âgé de 24 ans, il avait aussi un avenir radieux devant lui. Ce jeune immigré s’était installé en Allemagne dans la ville de Düsseldorf où il comptait lancer ses activités. Hélas, le tragique accident est passé par là.