Le Maroc a désormais son propre «FBI». Le Bureau central des investigations judiciaires a élu domicile à Salé. Un choix judicieux qui vient de compléter les structures sécuritaires déjà présentes dans la ville, telles les deux prisons où sont incarcérés de nombreux salafistes, et la Chambre criminelle près la cour d’appel chargée des dossiers terroristes.
La nouvelle entité policière censée remplacer la Brigade nationale de police judiciaire, relève de la tutelle de la Direction général de la surveillance du territoire. Néanmoins, ses actions nécessiteront l’aval du parquet général. Ce qui explique la présence du terme «judiciaire» dans l’acronyme.
Une délégation de hauts responsables conduite par les ministres de l’Intérieur, Mohamed Hassad, et de la Justice, Mustapha Ramid a présidé, vendredi après-midi, la cérémonie d’inauguration des locaux flambants neufs de la BCIJ. Ce corps devrait intégrer dans ses rangs l'élite des services de police, et devrait avoir les coudées franches. Le champ d’action comprend tout le territoire national. Les investigations de la BCIJ concernent toutes les menaces qui guettent la sécurité du royaume : terrorisme, trafic de drogue, blanchiment d’argent, délits financiers, crime organisé, et la cybercriminalité.
Des stages de formations au FBI
Ce renforcement des prérogatives de la BCIJ se fera-il au détriment de la gendarmerie royale ? Les prochains mois devraient apporter davantage d’éclaircissements sur la nature de la relation entre deux corps, hautement importants dans l’organigramme sécuritaire au Maroc. Une concurrence entre les deux services reste à craindre.
Le fonctionnement de la BCIJ est calqué, dans une certaine mesure, sur le modèle américain. D'ailleurs, le perfectionnement des compétences d’une partie des agents du Bureau central des investigations judiciaires s’est effectué aux Etats-Unis, au sein des services du FBI. La gendarmerie royale de son côté est plus proche du modèle de son pendant français.