Le Forum Crans Montana de Dakhla débutera cet après-midi vers 17 heures. Parmi les invités de marque qui ont répondu à l’invitation des organisateurs, figure José Luis Rodríguez Zapatero. Sa présence est un sérieux revers pour le Polisario, l’Algérie et, dans une moindre mesure, l’Union africaine. En effet, ces trois parties se sont fortement mobilisées depuis plus d'un mois sur la scène internationale, en vue de convaincre le maximum de personnalités, notamment les Européens, de ne pas cautionner cet événement par leur présence.
C’est la deuxième fois, en l’espace de cinq mois, que l’ancien Premier ministre espagnol (mars 2004-novembre 2011), assiste à un événement qu’accueille le Maroc. La première fois c’était à l’occasion de la 2e édition du Forum mondial des droits de l’Homme de Marrakech.
Zapatero, un ami du Maroc
Zapatero est, par ailleurs, un ami de longue date du royaume. Décembre 2001, alors qu’il était encore secrétaire général du PSOE, il effectuait son premier voyage officiel au Maroc, couronné par des entretiens avec le roi Mohammed VI et Abderrahmane El Youssoufi, alors Premier ministre. Après la victoire inattendue des socialistes aux législatives de mars 2004, Zapatero s’est engagé à relancer les relations avec Rabat. Un pari qu’il a réussi en inscrivant les relations hispano-marocanes dans une nouvelle dynamique. Et même n’étant plus aux commandes, après les législatives du 20 novembre 2011, son successeur de droite a maintenu le même cap.
Ce déplacement à Dakhla, dans une région qu’une majorité d'Espagnols, considère comme «non-autonome» devrait provoquer des reproches de la part de ses amis au sein du PSOE, notamment ceux proches du secrétaire général du parti, Pedro Sanchez. En effet, entre les deux hommes le courant ne passe pas. La réunion secrète que Zapatero a tenue avec le chef de Podemos, Pablo Iglesias, en décembre dernier, avant que lui-même ne la révèle à la presse, n’a fait qu’alimenter davantage la méfiance du nouveau chef du PSOE vis-à-vis des actions et des intentions de son prédécesseur.