La polémique sur le Sahara oriental est relancée à partir de l’Egypte. Dans un entretien accordé à un quotidien local (Echourouk), l’ambassadeur du royaume au Caire, Saâd Alami, a affirmé que «Tindouf et Béchar sont des terres marocaines» ajoutant que «des documents et des références internationales attestent du pouvoir du Maroc sur ces territoires». Le diplomate fait notamment référence au fait que l’occupation française de Tindouf remonte au 31 mai 1934, soit 102 ans après la colonisation de l’Algérie. Avant que la France ne les rattache à l’Algérie, ces territoires étaient la scène d'affrontements armés entre les tribus sahraouis, notamment les Rguibates et les Aït Oussa.
Le diplomate, membre de l’Istiqlal, a ensuite rappelé que le roi Hassan II et le chef du gouvernement provisoire, issu de la révolution algérienne, avaient signé, le 6 juillet 1961, un accord prévoyant un règlement de l’épineuse question du tracé des frontières dès la fin de la colonisation. Les deux parties avaient décidé de la mise en place d’une commission conjointe en vue de «procéder à l’étude et à la solution de ce problème dans un esprit de fraternité et d’unité maghrébine», comme l’indiquait une dépêche du bureau de l’AFP à Rabat de l’époque.
Alger réplique par son ambassadeur au Caire
La réaction du pouvoir algérien aux propos de Saâd Alami ne s’est pas trop fait attendre. Dans une mise au point adressée à la publication égyptienne, l’ambassadeur Nadir Al Aâbaoui, a affirmé que son pays avait recouvert sa «souveraineté sur l’ensemble de son territoire de la colonisation cruelle par d’énormes sacrifices, du sang et du baroud».
Le diplomate estime, par ailleurs, que le royaume a reconnu les frontières de son pays, héritées de la France, dans un document que l’ancien ministre des Affaires étrangères, Abdellatif Filali avait remis le 4 mai 1989 à son homologue algérien, Bouaâlm Bessayah. Bien entendu, Nadir El Arbaoui a, sciemment, omis de mentionner dans sa mise au point que le parlement marocain n’avait jamais ratifié l’accord signée le 15 juin 1972 entre le gouvernement de Hassan II et Boumediene. Ce qui le rend sans effet.