Cette année, la célébration de la Journée mondiale de la femme sera hautement politique au Maroc. Une marche est prévue dimanche le 8 mars à Rabat. Ses promoteurs, réunis au sein du Collectif pour l’égalité et la démocratie, ambitionnent de rassembler un million de participants. Les organisateurs parient essentiellement sur les soutiens de partis de l'opposition (USFP et Istiqlal, notamment), d’ONG, qui se déclarent ouvertement anti-PJD, et de l'appui médiatique de 2M pour atteindre cet objectif.
Une marche pour défier Benkirane
Comme lors de précédentes protestations, celle de dimanche prochain sera une occasion pour dénoncer les écarts de langage du chef du gouvernement. Le PJDiste collectionne d’ailleurs les interventions ayant attiré les foudres des associations féministes. Ses passages mensuels au parlement abondent de propos dénoncés immédiatement par les organisations de défense des femmes.
L’opposition souhaite en tirer profit pour asseoir sa popularité auprès d’une certaine élite féminine. C’est ce qui explique, les appels lancés par le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, lors d’un meeting politique, le 28 février à Casablanca, aux femmes de son parti. Il les a invitées à rejoindre massivement la marche du 8 mars. Sur la même longueur d’onde que son allié, Hamid Chabat a béni une réunion du Collectif pour l’égalité et la démocratie. Celle-ci a eu lieu au siège central de l’Istiqlal à Rabat.
La riposte du gouvernement
Le cabinet Benkirane a, enfin, élaboré un projet de loi portant création de l’instance pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination, conformément à l’article 19 de la constitution. Le texte figurera sur l’agenda du conseil de gouvernement du jeudi 5 mars. Son adoption ne devrait guère poser de problème à moins que le nombre important (13 au total) de décrets et de projets ne soit à l’origine de son report.
C’est la riposte de Benkirane à ses détracteurs au sein de l’opposition et des associations féministes. Le projet a mis deux ans avant de voir le jour. En effet, c’est en février 2013 que la ministre de la Solidarité et de la Famille, Bassima Hakkaoui, avait installé les membres d’un comité chargé de la rédaction des prérogatives de la dite instance. Initialement, le travail aurait dû être prêt vers la fin de l’année 2013. Reste à voir maintenant comment il sera accueilli par les associations de défense des droits de la femme.