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Grand Angle

Maroc : En l’espace de 48 heures, deux policiers se suicident

La fin du mois de février a été endeuillée pour la police marocaine. Deux agents se sont suicidés dans la région de l'Oriental. Quelques semaines plus tôt un autre avait menacé de mettre fin à ses jours devant le wali de Casablanca.

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Le suicide est un phénomène qui prend de l’importance dans les rangs des policiers marocains. En l’espace de quarante-huit heures, deux cas ont été enregistrés. Le 27 février, un membre de la DGSN, s’est donné la mort à Oujda. Le lendemain, la ville de Taourirt, toujours dans la région de l’Oriental, a été secouée par l’annonce de la mort d’un officier qui a mis fin à ses jours. Les deux policiers ont opté pour la pendaison pour s’ôter la vie.

Ces deux drames ne sont malheureusement pas des cas isolés. Le 28 janvier à Kalaât Sraghna, un agent s’était tué à l’intérieur de sa maison alors qu’il se trouvait en congé maladie. En novembre à Casablanca, un autre policier s’était également tué à son domicile.

Le phénomène est entrain de prendre des proportions alarmantes parmi les hommes de Bouchaib Rmail, notamment chez les sous-officiers. Il faut dire que cette catégorie est la plus exposée aux dangers liés à l’exercice de la profession et au stress causés parfois par les nombreuses heures de travail durant la même journée. A ces facteurs s’ajoutent le fardeau des problèmes financiers et familiaux.

Y a-t-il un suivi des cas les plus vulnérables ?

La multiplication des drames devrait normalement interpeller la hiérarchie sur le mal être des policiers. Ce qui nous amène à poser la question suivante : existe-t-il une assistance psychologique prodiguée aux agents les plus vulnérables de la sûreté nationale ? Si on se réfère au cas du policier devenu célèbre sur les réseaux sociaux pour avoir menacé de se suicider devant le wali de Casablanca, on peut être que dubitatif quant à l’existence réelle d’une telle stratégie.

Le fonctionnaire avait profité de la venue de Khalid Safir pour l’inauguration du nouveau siège d’une préfecture de police pour se plaindre des conditions de travail allant jusqu’à brandir la menace du suicide. Au lieu de demander l’intervention d’un spécialiste médical pour évaluer son état de santé psychique, les responsables ont estimé que son comportement avait enfreint certains codes de la profession. Du coup, ils ont décidé de le suspendre des ses fonctions, le privant ainsi de ses revenus, avant de le présenter devant une commission de discipline. Il faudra sans doute que la direction de la police nationale se penche sérieusement sur cette vague de suicides pour éviter qu’elle ne prenne encore plus d’ampleur.

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