La rigueur budgétaire n’affecte pas tous les Marocains. Les cadres du ministère de l’Intérieur sont épargnés. Dans les semaines à venir, ils vont bénéficier d’une importante hausse de leurs indemnités de logement. Leur département de tutelle a préparé, à cet effet, un décret qui devrait être adopté lors du prochain conseil de gouvernement.
Le ministre des Finances, Mohamed Boussaïd, et celui de la Fonction publique et de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Moubdiî, ont déjà apposé leurs signatures. Ce cadeau concernent tous les hauts représentants de l’Administration territoriale dans les régions et même ceux travaillant au siège du département de l’Intérieur à Rabat.
Les heureux gagnants
Dans le détail, le wali aura une indemnité forfaitaire mensuelle de 32 260 dh, le gouverneur : 26 460 dh, le super-pacha (chefs de cercle) : 15 000 dh, le pacha : 12 740 dh, le super-caïd : 9 190 dh, le caïd: 6 760, l’adjoint du super-caïd : 3 920dh, le premier-adjoint du caïd : 2 850 dh et le second-adjoint du caïd : 2 170 dh.
Toutes ces largesses s’appliquent avec un effet rétroactif à compter du 1er janvier 2012, comme le stipule le décrêt du ministère de l’Intérieur. Cette rétroactivité devrait coûter plusieurs millions de dirhams au budget de l’Etat pour le paiement de plus de trois années d’indemnités de logements à ces hauts fonctionnaires. Benkirane et son ministre délégué au Budget, d’habitude très à cheval sur les questions de subventions, n’ont pas soulevé la moindre objection.
Qu’en est-il des mokaddems et autres chioukhs ?
Les agents de rangs inférieurs semblent avoir été ignorés par cette généreuse hausse des indemnités de logement. Il faut dire que les ambitions des mokaddems et des chioukhs, maillon hautement important dans la chaine de l’administration territoriale, sont très modestes. Leur cahier revendicatif comporte un seul point : l’intégration dans la fonction publique. Au parlement, l'ancien ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser avait exclu cette option, arguant que le budget ne peut en aucun cas supporter l’arrivée de 30 à 40 mille nouveaux fonctionnaires.
Ces auxiliaires de l’autorité restent donc les laissés pour compte de l’administration territoriale. Une autre preuve du peu d’estime qu’on leur accorde, lors des vingt-jours de l’opération de recensement de la population, ils n’ont eu droit qu’à 1 000 dirhams d’indemnité au lieu des 2 000 dirhams promis initialement.