Le message d’Abdelaziz Bouteflika au chef du Polisario, à l’occasion de l’anniversaire de l’auto-proclamation de la «RASD», le 27 février 1976, était très attendu. Cette année, il est sorti de son cadre habituel de l’exercice de routine. Le contexte actuel du dossier du Sahara occidental a marqué de son empreinte la lettre du président algérien.
Les huit jours passés par Christopher Ross dans les camps de Tindouf et en Algérie ne sont certainement pas étrangers au choix très précis des mots de Bouteflika. L’emploi des mêmes expressions à plusieurs reprises est aussi loin d’être un hasard. En les martelant, le locataire du palais d'El Mouradia a sans doute voulu passer des messages directement destinés au Maroc et aux Nations-Unies.
Bouteflika répondrait-il à la proposition de Ross ?
D’emblée le président algérien, affirmant parler au nom de son peuple, exprime ses vœux en souhaitant qu’ils soient «les meilleurs pour la concrétisation des aspirations légitimes du peuple sahraoui que sont l'autodétermination et le recouvrement de ses droits spoliés».
Il n’oublie pas également de réaffirmer à la direction du Polisario « le soutien ferme et indéfectible de l'Algérie, peuple et gouvernement, au peuple sahraoui dans sa quête légitime en vue du recouvrement de ses droits spoliés et d'exercer son autodétermination conformément aux chartes internationales et aux décisions onusiennes».
Bouteflika rappelle ensuite que l’engagement de son pays au côté du Front «ne date pas d’aujourd’hui» mais il est l’expression des «principes de la glorieuse révolution algérienne». Et d’ajouter que son pays demeure convaincu de la victoire des peuples qui défendent leurs droits «peu importe le temps qu'il faudra et peu importe le nombre des obstacles et des difficultés». Ce message devrait apporter du baume aux cœurs des polisariens alors qu’ils attendent la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question, en avril, avec une certaine appréhension.