Les révélations viennent de l’Unité d’Investigation d'Al Jazeera. Un agent des services de renseignement sud-africains avait été convoqué par la DGED (Direction générale des études et de la documentation), le service de renseignements pour une affaire de car-jacking. Les faits remontent à décembre 2012, d’après un câble secret obtenu par Al Jazeera. L’agent sud-africain s’est présenté dans les locaux de la DGED après que cette dernière a appris qu'un de ses agents travaillant à l’ambassade de Pretoria avait été agressé, enlevé pendant cinq heures avant d’être abandonné à la périphérie de la capitale.
Hammouchi présent
Le responsable du contre espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, et son chef de sécurité interne auraient participé à cette «rencontre». Après l'agression de l'agent de la DGED, le Maroc avait lancé des investigations. Mais selon Al Jazeera l’agent sud africain avait été très surpris de se retrouver face aux responsables sécuritaires marocains. Ces derniers craignaient, d'après la même source, que des raisons politiques soient derrière le car-jacking et les violences subies par l’un de ses agents. Leurs soupçons seront toutefois balayés par l’agent des SSA (State Security Agecny), qui aurait expliqué que les vols de voitures avec agression sont courants en Afrique du Sud.
L’agent des SSA aurait aussi ajouté, selon Al Jazeea, que «les Marocains ont tendance à être un peu paranoïaques, en raison de la question du Sahara». En effet, il estimait que les autorités marocaines craignaient que des partisans du Polisario s’en prennent à des représentants marocains basés à l’étranger. Selon la même source, la réunion s’est terminée de manière cordiale.
Rencontre avec Thami El Glaoui
L'agent sud africain aurait, d'après la source, eu une autrerencontre avec Thami El Glaoui après sa nomination au poste d’ambassadeur à Pretoria. Il a expliqué que le diplomate marocain avait évoqué plusieurs choses au sujet de ses relations avec la famille royale sans savoir qu’il parlait à un agent des SSA. Leur discussion avaient aussi porté sur la formation du nouveau gouvernement après les élections de 2011.
L’agent finira par révéler son identité et El Glaoui s’est montré plus prudent, sachant sans doute qu’il pouvait constituer une potentielle source d’informations. L'ambassadeur aurait même voulu engager un agent SSA après sa prise de fonction.